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Clap de fin pour Daft Punk : Jean-Michel Jarre salue une fin "élégante"

"Ils ont toujours cultivé le goût du paradoxe", analyse Jean-Michel Jarre au sujet de la séparation de Daft Punk. "Quand le monde entier garde son masque, eux l'enlèvent", souligne le pionnier de l'électro en France.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le musicien français Jean-Michel Jarre juste avant son concert en réalité virtuelle à la cathédrale Notre-Dame de Paris, "Welcome to the other side", le 31 décembre 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Après l'annonce lundi 22 février de la séparation du duo Daft Punk, fer de lance de la French Touch, le musicien français Jean-Michel Jarre, pionnier de l'électro connu lui aussi pour son avant-gardisme et ses shows spectaculaires, salue dans une interview à l'AFP le "son unique" et la fin "élégante" du tandem casqué.

Daft Punk vient d'annoncer par une courte vidéo sa séparation...
Jean-Michel Jarre : Oui, j'ai appris ça avec surprise. Ils ont toujours cultivé le goût du paradoxe, et quand le monde entier garde son masque, eux l'enlèvent. Les Daft Punk ont été un des acteurs qui ont marqué l'histoire de l'électro et ils ont visiblement choisi de mener désormais leurs projets personnels. Partir alors qu'ils restent sur un énorme succès il y a quelques années, c'est une décision que je respecte. Car on voit tellement de groupes rester ensemble, alors que leurs membres n'ont plus les mêmes intentions: c'est un risque de délitement, c'est un risque de mal le vivre. Cette vidéo est une manière extrêmement élégante de dire au revoir à leur public, c'est super cool. Il ne faut pas être triste.

Quand ils ont débarqué dans les années 1990, vous êtes-vous dit "Ah enfin des nouveaux membres dans la famille électro" ?
C'est vrai que j'ai été assez seul en tant que Français pendant des années. Et j'ai été ravi de voir le bateau électro avec de nouveaux marins et de nouveaux arrivants. C'était aussi le cas avec Air. Par rapport au thème de l'espace, j'aime bien leur approche à la Kraftwerk, une approche rétro-futuriste. Leur imaginaire, leur univers visuel, et ce mélange de mangas, d'années 80, avec des références à l'intelligence artificielle. Ils ont un son unique, une approche visuelle à 360°, ce qui est assez rare tout au long d'une oeuvre et leur a permis d'imposer leur marque. Il y a chez eux cette mélancolie souterraine: les robots peuvent pleurer. Je ne peux pas parler à leur place, mais ils ont peut-être eu envie de tourner la page de cette imagerie. Et puis on ne peut pas garder des casques sur la tête toute la vie non plus (rires).

Les avez-vous croisés ?
Oui, on appartient à la même famille de l'électro. Nous n'avons malheureusement jamais pu travailler ensemble du temps de leur duo. Mais j'espère que cela pourra se faire maintenant qu'ils vont continuer leur carrière en solo. Je serais absolument heureux de travailler avec l'un ou l'autre.

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