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Dans le Rétro : Le Palace, temple de la musique disco et des nuits parisiennes

Il était l'un des endroits phares des nuits parisiennes. Entre 1978 et le milieu des années 80, Le Palace a conquis tous les amoureux des dancefloors, rassemblant célébrités et anonymes. Un lieu mythique, façonné par une grande figure de la nuit : Fabrice Emaer. Dans le Rétro nous plonge dans l'une des plus célèbres boîte de nuit de la capitale.
Article rédigé par Lamia Coulibaly
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Palace, discothèque parisienne (France Télévisions / INA)

Il a rassemblé tous les noctambules de Paris. Le Palace, anciennement cinéma et théâtre, situé 8 rue du Faubourg Montmartre, a réussi un défi de taille : réunir des populations aux antipodes, pourvu qu'elles aient le sens de la fête et l'envie de s'affranchir des codes. Un lieu magique, unique même, que l'homme d'affaires Fabrice Emaer a naturellement réussi à imposer.      

Dans le Rétro : le Palace
Dans le Rétro : le Palace Dans le Rétro : le Palace (France Télévisions / INA)

Un temple ouvert à tout le monde

"D'abord, c'est un théâtre, ce qui permet aux gens d'exprimer leur théâtralité, d'être à la fois acteur et spectateur d'eux-mêmes", tenait à préciser Fabrice Emaer. Et c'est bien cela que les noctambules sont venus chercher. Danser, s'amuser, se travestir et s'oublier toute la nuit, sous l'emprise des rythmes binaires d'un disco venu tout droit des soirées new-yorkaises.

Outre l'énergie folle et l'ivresse de cette musique populaire qui puise ses racines dans la musique noire américaine, l'exubérance vestimentaire fascine et les libertés qu'elle convoque - sexuelles cette fois - attirent toutes les foules. "Les gens qui viennent au Palace, c'est tout le monde. Parce qu'on ne demande pas le curriculum vitae des gens à l'entrée d'un théâtre et parce qu'un théâtre doit être un lieu libre", revendiquait Fabrice Emaer.

"The place to be"

Synonyme de nuits folles, Le Palace lance les modes et se réinvente. Toutes les audaces sont permises, comme se déhancher sur fond de disco perché sur des patins à roulettes. Le roller-disco est lancé et remporte un énorme succès. Les célébrités, elles, auront leur "Privilège". Une salle au sous-sol leur est exclusivement dédiée. Qu'importe l'intention de départ ("un lieu pour tout le monde"). Le succès est fulgurant. La fièvre du samedi soir sévit dans Le Palace qui devient incontournable et s'érige en "the place to be". Le tout Paris s'y presse, avide de nuits entières d'ivresse.

Thierry Le Luron témoigne : "Moi je suis un noctambule, j'aime bien vivre la nuit, j'aime bien vivre mes nuits au Palace, notamment". Pari réussi pour le grand prêtre de la nuit Patrice Emaer : celui qui affirmait "vendre un produit snob à un public populaire" a réussi à "vendre un produit populaire à un public snob".

Déclin et renaissance

Après quelques années fastes, la gloire et l'insouciance s'éclipseront avec la disparition de Fabrice Emaer, en 1983. Le Palace survivra un temps avant de sombrer, sous fond de trafic de drogues et de gestions hasardeuses. Le couple Guetta, venu à sa rescousse, ne parviendra pas à lui redonner ses lettres de noblesse.

En 1996, la discothèque longtemps restée parmi les plus en vogue de la capitale est contrainte de tirer sa révérence. Avant la renaissance il y a 15 ans avec un nouveau Palace réhabilité, doté de 970 places. L'inauguration a lieu le 5 novembre 2008, avec le tout nouveau spectacle de Valérie Lemercier. Ce qui fut l'épicentre des nuits parisiennes s'est mué en lieu de spectacles et d'exposition. En février dernier, la salle des Grands Boulevards a repris des airs de fête d'antan. Le styliste Hedi Slimane a ressuscité l'esprit de ses nuits parisiennes le temps du défilé de la collection Céline Homme. 

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