Deerhunter : un indie rock plus pop que jamais
Deerhunter, c'est l'archétype du groupe un peu pompeux, encensé par le puissant site américain de critiques Pitchfork, tenant de tout ce qui se fait de plus "hype" en matière de musique. Depuis sa naissance à Atlanta il y a plus de dix ans, chacune de ses productions, en général un son très brut et des chansons - souvent - obscures, y est considérée comme un petit chef d'oeuvre. Et pas toujours à bon escient.
Mais là, alors qu'on ne s'y attendait pas vraiment, voilà que Deerhunter fait sa petite révolution. Son septième album, Fading Frontier , est un petit bijou très pop, accessible et entraînant. Les guitares sont à la base de toute une symphonie de mélodies accrocheuses, que relève la voix d'un chanteur, Bradford Cox, au sommet - pour la première fois secondé, sur le titre Breaker , par son acolyte Lockette Pundt. Ce chanteur, justement, est à la fois l'intérêt et le boulet de Deerhunter ; Bradford Cox est un personnage lunatique, difficile à cerner, borné et sans concession. Quand il accepte une interview, par téléphone, c'est généralement pour rendre fou le journaliste, comme les Inrocks en ont récemment témoigné. L'homme ne s'exprime que par sa musique et finalement, c'est à travers elle qu'il est le plus intéressant.
Fading Frontier, de Deerhunter (4AD). Sortie le 16 octobre. En concert dans le cadre du Pitchfork Festival, le 29 octobre à Paris.
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