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Eddy Mitchell : "La musique, je ne la remercierai jamais assez. Elle m'a apporté que j'existe encore au bout de 60 ans"

Le mythique chanteur Eddy Mitchell est l'invité du Monde d'Elodie. Il confie ses souvenis à Nashville et revient sur la chanson "Le cimetière des éléphants". 

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le chanteur Eddy Mitchell durant la 43e cérémonie des Césars à Paris, le 2 mars 2018. (YOAN VALAT / EPA)

Le Monde d'Elodie avec Eddy Mitchell

"La musique, je ne la remercierai jamais assez. Elle m'a apporté le fait que j'existe encore au bout de 60 ans", déclare Eddy Mitchell, sur franceinfo dans Le Monde d'Elodie, à l'occasion de la sortie de son album studio La Même Tribu, volume 2.

Il s'agit de son 38e album. Et les fans du mythique chanteur français sont toujours au rendez-vous. "J'enregistre toujours et, si je veux faire de la scène, j'en fais quand je veux", témoigne Eddy Mitchell. Un succès qui n'a rien du hasard au regard de sa voix qui ne change pas, malgré les années. "C'est parce que je fume", s'amuse le chanteur qui explique avoir repris la cigarette après l'avoir arrêtée un temps. "J'avais une voix très fluette, on aurait Patrick Bruel enfant", sourit-il.

Les petits boulots, le cinéma, la musique... 

Une voix pour mille vies. Eddy Mitchell n'a pas été que chanteur au cours de sa carrière. Pas très brillant  à l'école, il a d'abord été cinéphile. Son père l'emmenait directement après l'école au cinéma "sans passer par la case devoirs", raconte-t-il. Ce qui explique son amour pour les westerns, pour les grands espaces et donc pour Nashville, la capitale du Tennessee, aux Etats-Unis, mais aussi de la musique country.

"J'y ai d'excellents souvenirs", narre celui qui a été fait "shérif" de la ville. Mais elle a changé, regrette Eddy Mitchell. "Nashville est devenue une ville de banques et d'assurances" où l'héritage de la musique se cantonne aujourd'hui au secteur du tourisme, assure-t-il. 

Pourtant le milieu des banques ne lui est pas totalement inconnu. Ce dernier a été coursier pour une agence du Crédit lyonnais. Il n'avait que 14 ans. "À l'époque, lorsqu'on avait son certificat d'études, on avait le droit d'aller travailler, de quitter l'école", se rappelle Eddy Mitchell. Jusqu'au moment où il a été viré. 

La chanson "Le cimetière des Éléphants"

Après être revenu de l'armée, il devient chanteur des Chaussettes noires. Le groupe de rock connaît le succès dès 1961 avec des millions de disques vendus. Puis Eddy Mitchell se lance dans une carrière solo. Il crée même sa propre boîte de production. "Je suis devenu producteur parce qu'il (Alain Marouani, bras droit d'Eddie Barclay) m'avait proposé une pochette de merde", raconte-t-il à propos d'un de ses disques d'un live à l'Olympia. 

Parmi ses milliers de chansons, une a, pour lui, plus de résonance que les autres. C'est Le cimetière des éléphants. "Je la trouve intemporelle, très jolie. Ce n'est pas une chanson que l'on peut beaucoup bouger", indique son auteur. "Même le solo de saxophone fait partie intégrante de la chanson", ajoute-t-il en parlant d'un "petit miracle".

L'histoire de l'enregistrement de cette chanson est aussi mythique pour lui. Elle a failli ne pas l'être. Une première fois car il n'était "pas fou" de la version enregistrée à Los Angeles. "Elle était trop californienne", critique-t-il. Puis une deuxième fois à New-York où les musiciens sont arrivés "le nez rempli de poudre". Ce qui l'a fâché. "Ils m'ont demandé si j'en avais, mais moi je ne suis pas dealer, je suis chanteur", conclut Eddy Mitchell, content que sa femme et celle de son compositeur aient réussi à récupérer les musiciens partis du studio. 

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