15e édition du festival "Siestes électroniques" : une expérience sonore à l'horizontale
Initié à Toulouse en 2002 par une poignée d'amateurs de musique électronique, le festival, gratuit, s'est d'abord installé sur des pelouses en bord de Garonne, avant de prendre racine en 2012 sous les arbres du parc Compans-Caffarelli, non loin du coeur historique.
Invitant les spectateurs à s'allonger, dans des transats ou sur l'herbe, près de deux scènes érigées dans le parc, les Siestes électroniques ont accueilli au fil des années à Toulouse près de 250 artistes, se sont exportées du Vietnam au Congo et ont lancé une revue de critique musicale baptisée "Audimat".
"L'auditeur doit pouvoir être surpris", résume-t-il. Adolescents, "quand on découvre la musique et qu'on s'y plonge, c'est comme Colomb et l'Amérique, d'un coup on découvre un continent sonore. C'est cette émotion-là qu'on aimerait reproduire"
Samuel Aubert, directeur artistique du festival Depuis deux ans, la sélection est dévoilée seulement une semaine avant le festival, dans le but d'instaurer une "relation de confiance" avec le public -- 20.000 personnes en moyenne chaque année à Toulouse. Au programme de sa soirée inaugurale, mercredi soir, une projection des enregistrements de musique traditionnelle recueillis à travers le monde par le vidéaste Vincent Moon, couplée à une improvisation du musicien libanais Rabih Beaini.R'n'B, pop et musique traditionnelle
Parmi les 12 artistes qui se produiront de jeudi à dimanche, le R'n'B américain de Dawn Richards, la musique traditionnelle roumaine modernisée de Raze de Soare, les batteries du duo français Deux boules vanille et les expériences électroniques coréennes de Tengger. Seront aussi présents le DJ américain Levon Vincent, le multi-instrumentiste canadien Nicholas Krgovich et la folk électrisée polonaise de Stara Rzeka.
A l'occasion des 15 ans de ce festival "entièrement du XXIe siècle", l'équipe dit vouloir "poser la question de la diversité culturelle en Europe" pour contourner "un sorte de tropisme pour la musique pop anglo-saxonne", selon M. Aubert.
Depuis deux ans, le festival fait partie d'un plateforme européenne baptisé "Shape" avec 15 autres structures françaises et européennes, visant à repérer et faire tourner des artistes émergents à travers l'Europe. "On a fait le constat qu'il se passe des choses passionnantes dans ces pays, mais que ça ne sort pas des frontières, et pourtant, c'est en Europe", selon Jeanne-Sophie Fort, responsable communication.Concerts avec les sons de la collection du Quai Branly
Prolongement du festival depuis 2011, les Siestes électroniques adoptent une autre formule au musée du Quai Branly à Paris. Huit artistes puisent dans les quelque 5.000 CD de la collection musicale du musée des arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques - archives, enregistrements sur le terrain, concerts - avec l'aide d'un ethnomusicologue.
Résultat : un concert d'une heure par artiste les dimanches après-midi, à écouter sur des coussins ou des nattes, qui ont affiché jusqu'ici complet avec 1.000 personnes sur réservation à chaque session. Sur le toit ou dans le jardin du musée se produiront notamment cette année, du 26 juin au 17 juillet, Vacarme, formation française de deux violons et d'un violoncelle, le rappeur londonien Gaika, et la pop française de Isaac Delusion.
Siestes électroniques
A Toulouse : du 22 au 26 juin 2016
A Paris : les 26 juin et 3, 10, 17 juillet 2016
A Séoul : les 22, 23 et 24 septembre 2016
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