"À un moment, je me suis demandé si j'étais encore capable de faire de la musique" : Boombass refait danser Cassius avec un best-of

Hubert Blanc-Francard, moitié du duo Cassius, propose la première compilation du groupe mythique de la French Touch. Cet album posthume, hommage à Philippe Zdar, est composé de 23 titres, dont un inédit.
Article rédigé par franceinfo
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Hubert Blanc-Francard alias Boombass du duo Cassius (ici en décembre 2012 au Palais de Tokyo). (FOC KAN / WIREIMAGE / GETTY IMAGES)

Après le deuil, la passion demeure... Hubert Blanc-Francard, moitié du duo Cassius, fer de lance de la French Touch dans les années 90 et 2000, a décidé de réactiver le groupe, cinq ans après la mort de son ami Philippe Zdar. Pour l'occasion, il sort le tout premier best of du groupe, dans lequel on retrouve tout l'éclectisme d'un groupe unique, avec l'émotion du souvenir en plus.

Il y a ce 19 juin 2019, l'annonce de l'accident, la mort de Philippe Zdar et l'immense peine qui accompagne ses proches. Pendant cinq années, Hubert Blanc-Francard, alias Boombass, a pleuré la perte de son meilleur ami et partenaire de groupe. Et puis, le 8 septembre dernier, ce dernier reprend le nom de Cassius pour participer à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques.

Le "deuil" du groupe

La lumière revient et il décide de sortir le premier best of de l'histoire du groupe dans la foulée. "La première chose que j'ai ressentie, c'est la perte de mon meilleur pote. Donc je ne me suis pas posé de question, autre que d'encaisser le truc. Et puis, après, j'ai réalisé que ça englobait aussi ce qu'on faisait au-delà. En plus d'être meilleurs potes, on était aussi collègues quelque part et on faisait de la musique. Tout d'un coup, j'ai eu un deuxième deuil à affronter : celui du groupe. Et même, à un moment, je me suis demandé si j'étais encore capable de faire de la musique", confie-t-il à franceinfo.

Hubert Blanc-Francard du groupe Cassius, le 8 septembre 2024 au Stade de France pendant la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Le génial ingénieur du son, architecte d'une grande partie de la musique urbaine des années 1990, poursuit : "Ça me met dans un drôle d'état. Et puis, ça ne peut pas s'arrêter comme ça non plus. Ce n'est pas une séparation, ce n'est pas du genre : arrêtons là ! En fait, c'est la vie qui a arrêté pour nous."

"Le vrai problème, ce sont les souvenirs"

Ce disque, ils en avaient souvent parlé entre eux. Les titres retenus montrent toute la palette des deux musiciens insatiables. "J'ai quand même écouté le best of avant de le sortir... Et en fait, on partait dans tous les sens ! Ça nous a souvent joué des tours en DJ, parce que les programmateurs se demandaient si on allait jouer de la house de ouf à 3h du mat'. Entre de la pop et de la techno, il y a cette marge et ça correspond à notre culture, en fait", précise Hubert Blanc-Francard.

Parmi les nombreux tubes de ceux qui restent indissociables de la vague French Touch, on ressort notamment Dinapoly, jamais sorti sur les plateformes de streaming. "Le vrai problème, ce sont les souvenirs quand tu te tapes un truc difficile dans ta vie. La vraie douleur vient de là. Il n'y a rien de plus  terrible car on ne partage pas ça. Tu gardes ta noirceur. Et le jour où il y a du soleil, tu le vois, et il fait beau. Là, je suis dedans : il fait beau !", sourit-il.

Désormais, Boombass l'assure : il gardera le nom de Cassius pour créer du collectif autour de lui, faisant de la musique avec des invités. Une vraie renaissance, émouvante, pour un artiste et un homme qui revient de loin.

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