Ad-Rock des Beastie Boys sur scène pour les Pussy Riot
Figures de l'activisme politique en Russie, Maria Alekhina, Nadezhda Tolokonnikova et Ekaterina Samucevich, ont été placées en détention provisoire en mars pour "vandalisme en bande organisée".
Un hymne punk anti-Poutine dans une cathédrale
Le 21 février, à quelques jours de la présidentielle russe, plusieurs membres du collectif Pussy Riot étaient entrées cagoulées dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou et avaient entonné leur hymne punk anti-Poutine ("Vierge Marie, mère de Dieu, chasse Poutine, chasse Poutine !").
Leur idée : dénoncer l'hypocrisie de l'Eglise et sa collusion avec le pouvoir, mais aussi l'absence de perspectives de changement tant que Poutine tient les rênes du pouvoir. Certains ont aussitôt crié au blasphème pour mieux masquer le caractère éminement politique de leur action.
Ce jour-là, pourtant repérables avec leurs tenues bariolées, les Pussy Riot avaient pu quitter les lieux sans être inquiétées. Mais quelques jours plus tard, la police avait débarqué chez Maria, Nadezhda et Ekaterina, toutes la vingtaine, pour les arrêter.
Ces jeunes femmes n'en étaient pas à leur coup d'essai. Nées fin 2011 dans la vague du mouvement protestataire, elles ont multiplié depuis les happenings punks : jouer un concert sur le toit d'un bâtiment proche du commissariat où était retenu le blogueur contestataire Alexeï Navalny, ou brailler bras en l'air sur la place Rouge "Poutine se chie dessus" au sujet des manifestations de l'opposition.
Placées en détention provisoire en mars, elles attendent depuis dans les geôles russes leur jugement, programmé pour le 24 juin. Elles risquent chacune sept ans de prison. Un concert pour payer leur défense
Adam Horovitz, dit Ad-Rock, est sensibilisé au mouvement féministe punk. Le Beastie Boy est en effet marié depuis 2006 à une figure de proue du mouvement Riot Grrrl, Kathleen Hannah, fondatrice du groupe Bikini Kill.
Nées aux Etats-Unis au début des années 90, les Riot Grrrl, qui réunissent sous une même bannière des groupes de musique punk mais aussi des artistes d'autres domaines et des activistes politiques féministes, sont les grandes soeurs des Pussy Riot.
Kathleen Hannah a publié en avril un message vidéo de soutien aux Pussy Riot. Amnesty International, qui considère les jeunes activistes russes comme des "prisonnières de conscience", a lancé de son côté une pétition en leur faveur.
Mardi soir, dans la salle Death By Audio de Williamsburg (Brooklyn, New York), Ad-Rock officiera aux platines tandis que les groupes Heliotropes, Shady Hawkins et TinVulva joueront live. Le prix d'entrée est fixé à 7 dollars minimum sous forme de donation. L'argent récolté par le groupe féministe Permanent Wave permettra de payer la défense légale des Pussy Riot.
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