Air lance les Nuits Sonores 2017 à l'Auditorium de Lyon, temple du classique
Vingt ans plus tard, le groupe Air attire toujours les foules. C'est un public éclectique qui attend l'ouverture des portes de l'Auditorium de Lyon, où le groupe ouvre la quinzième édition du festival des Nuits Sonores. Après un hommage émouvant aux victimes de Manchester et une minute de silence, le public respectueux réserve au groupe un accueil chaleureux. Sur les sièges en arc de cercle autour de la scène, des spectateurs de tout âges. Amateurs, connaisseurs ou curieux, ils ont pu pendant plus d’une heure et demie, apprécier les quatre musiciens vêtus de blancs pour un concert intimiste où les titres phares du groupe français ont été mis à l’honneur. Haut lieu de la musique classique, le confort de l’Auditorium s’est prêté au jeu de la musique électronique, pop et parfois rock de ce groupe qui n’a de cadre que celui qu’il refuse de s’imposer.
Comme dans un cocon
Sur la scène, une batterie, des claviers, des vocodeurs, des guitares et quatre musiciens à l’aise comme s’ils étaient chez eux. Les miroirs derrière le groupe renvoient tantôt le reflet du public, tantôt les lumières des spots rouges, verts ou bleus. Une ambiance particulière flotte dans la salle où résonnent les mélodies aériennes du groupe. La musique de Air se détache comme une bulle dans ce cocon singulier qu’est devenu l’Auditorium. Avec une set list aux petits oignons, les quatre artistes ont enveloppé la salle d’un voile de mystère où les lois de la gravité semblaient suspendues. "Don’t be Light", "Venus", "Alpha Beta Gaga", "Kelly Watch the Stars", "Cherry Blossom Girl" ou encore "Sexy Boy", autant de titres qui ont participé au succès de Air et qui contribuent aujourd’hui encore à l’image unique et décalée du groupe.50 nuances de blanc
Difficile parfois de savoir qui utilise le vocodeur ou d’où viennent les notes du clavier. Car chez Air, on travaille ensemble, sans vraiment se concerter. C’est du moins l’impression qui se dégage de ce nouveau quatuor. Malgré le peu d’intéraction entre eux, Nicolas Godin, Jean-Benoît Dunckel, Vincent Taurelle et Louis Delorme sont bel et bien connectés. Les titres sont fluides, parfois nonchalants, légers, parfois plus profonds. C’est une envolée psychédélique aux résonances résolument électro.Regard dans le rétro
Depuis vingt ans qu’il existe, le groupe a évolué, sans pour autant se transformer. Fidèles à ses premières amours, Air a su conserver son essence musicale. Des titres qui s’apparentent à un voyage en rêve inconnu. Ambiances oniriques, vaporeuses et pourtant ancrées dans la réalité d’un groupe qui oscille aujourd’hui entre ringardise attendrissante, et parfaite justesse. En témoigne le style rétro des musiciens, et plus particulièrement du claviériste Vincent Taurelle, dont les grosses lunettes, la casquette souple et la moustache de routier fleurent bon les années 80.En reprenant quelques-uns de ses titres les plus anciens, Air a retracé en moins de deux heures sa discographie mi-futuriste, mi-nostalgique, en donnant sa vision cinématographique d’une musique très imagée. Eux qui ont réalisé la bande originale de "The Virgin Suicides" savent par le biais des jeux de lumière simples mais efficaces, créer des atmosphères métaphoriques. Nicolas Godin s’est amusé à changer de guitare à presque chaque titre. Electro-acoustique, électrique ou même banjo, c’est toute une collection de cordes qu’il a offerte aux spectateurs.
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