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Confinement : Nicolas Godin du groupe Air nous recommande sept films et livres autour de l'architecture

Ancien étudiant en architecture, Nicolas Godin du duo parisien Air nous livre ses sept recommandations culturelles à regarder et lire en temps de confinement.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Nicolas Godin allie architecture et son sur son dernier album, "Concrete and Glass". (Camille Vivier)

Passionné depuis toujours par l'architecture, le métier de son père, et lui-même ancien étudiant de la discipline, Nicolas Godin du duo parisien Air évoquait dès ses débuts le travail de Le Corbusier pour parler de sa musique. Poursuivant sa quête, il a publié en janvier Concrete and Glass, un second album solo lumineux inspiré de remarquables œuvres architecturales. "Je travaille la matière sonore comme un sculpteur", nous expliquait-il à cette occasion.

Nous avons demandé à cet architecte sonore ses recommandations culturelles en temps de confinement, et il nous a livré, Ô joie, des œuvres qui tournent toutes autour de l'architecture pour une raison ou une autre.

"My Architect" de Nathaniel Kahn (documentaire, 2003)

Synopsis : Agé de 39 ans, Nathaniel Kahn, fils de l'Américain Louis Kahn, l'un des plus grands architectes du XXe siècle, revient sur les traces de son père à travers ce portrait intime d'un homme complexe et fascinant. Il découvre ainsi que son père, mort lorsqu'il était âgé de 11 ans, avait mené de front une carrière et une double vie familiale et extra-conjugale.

Nicolas Godin : "Il s'agit d'un très bon documentaire sur le grand architecte Louis Kahn..et sur l’abnégation. L’architecture - comme le cinéma - nécessite beaucoup de moyens et il faut vraiment être habité pour réaliser un bâtiment ou un film de grande envergure."



"The Fountainehead" (en français "Le Rebelle") de King Vidor (film, 1949)

Synopsis : Howard Roark (Gary Cooper), jeune architecte idéaliste et individualiste, est renvoyé de son université pour cause de divergences avec la norme architecturale. Il est finalement embauché par Henry Cameron, architecte aux mêmes vues que lui. Mais quelques années plus tard Cameron a sombré dans l'alcoolisme, non sans avoir averti Howard que la même chose l'attendait à moins qu'il n'accepte le compromis. Roark est cependant décidé à conserver son intégrité à tout prix. 

Nicolas Godin : "Ce film qui illustre parfaitement ce refus du compromis dans l'art est inspiré librement (et parfois pas très subtilement) de la vie de Frank Lloyd Wright. A conseiller à toute personne qui rêve de changer le monde."



"Gattaca" ("Bienvenue à Gattaca" en français) de Andrew Niccol (film, 1998)

Synopsis : Dans un futur proche, on pratique désormais l'eugénisme à grande échelle : des enfants quasi parfaits sont conçus in vitro et les personnes conçues naturellement se voient reléguées à des tâches subalternes. Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace...

Nicolas Godin : "Quand on parle du loup.. Au delà de la qualité de son scénario, ce film a aussi la particularité d’avoir été tourné au fameux Marin County Civic Center à San Rafael en Californie,œuvre géniale de Frank Lloyd Wright".



"L'Homme de Rio" de Philippe de Broca (film, 1964)

Synopsis : Le deuxième classe Adrien Dufourquet (Jean-Paul Belmondo) est témoin de l'enlèvement de sa fiancée Agnès (Françoise Dorléac), fille d'un célèbre ethnologue. Il part à sa recherche, qui le mène au Brésil, et met au jour un trafic de statuettes indiennes.

Nicolas Godin : "Derrière cette tentative très réussie de transposer au cinéma l’univers de Tintin, Philippe de Broca a eu la bonne idée de tourner la dernière partie du film à Brasilia, qui sortait de terre au moment du tournage. D’où le plaisir de voir Belmondo déambuler au milieu des bâtiments imaginés par Oscar Niemeyer pour la future capitale brésilienne."



"Goldfinger" de Guy Hamilton (film, 1964)

Synopsis : L'agent secret 007 (Sean Connery) est chargé d'enquêter sur les revenus d'Auric Goldfinger. La banque d'Angleterre a découvert qu'il entreposait d'énormes quantités d'or, mais ignore dans quel but. Quelques verres, parties de golf, poursuites et autres aventures galantes plus loin, James Bond découvre en réalité les préparatifs du "crime du siècle", qui pourrait provoquer un chaos économique international.

Nicolas Godin : "Je ne sais pas ce qui, de la décoration ou de l’architecture, me fascine le plus... mais le décorateur Ken Adam a su transcender et réunir ces deux arts en concevant le décor de ce James Bond mythique. Et quand on ajoute la musique de John Barry accompagné des meilleurs musiciens de l’époque (ah le suraigu de trompette de Derek Watkins alors âgé de 19 ans seulement lors de l’enregistrement !!), vous obtenez un des cocktails les plus sexy des sixties."



"The Women" ("Les Femmes" en français) de T.C. Boyle (roman biographique, 2009)

Résumé (des éditions Grasset) : En 1932 un jeune Japonais, Tadashi Sato, étudiant en architecture, arrive dans une immense propriété du Wisconsin. C’est là que réside le plus grand architecte du siècle, Frank Lloyd Wright, auprès duquel Tadashi vient de se faire engager comme apprenti. Tadashi découvre vite que l’antre du génie ressemble moins à une école qu’à une communauté utopique. (...) Et que Frank Lloyd Wright à la fois grognon, secret, colérique, tantôt faible, tantôt tyrannique, se démène comme il peut entre ses affaires d’argent et… ses femmes.

Nicolas Godin : "Puisqu’on parle de décoration et d’architecture, un livre biographique permet d’expliquer l’enchevêtrement de ces deux arts : The Women de T.C. Boyle - l’arrivée d’un jeune architecte japonais à Taliesin, l’agence d’architecture de Frank Lloyd Wright dans le Wisconsin de 1932 nous permet de comprendre comment fonctionnait le grand architecte entouré de ses disciples, sans omettre l’étrange imbrication qui y régnait entre vie privée et mise en scène d’un monde entièrement dessiné et pensé par Wright. Très beau et très malsain à la fois... tout ce qu’on aime."

"La Maison" de Paul Andreu et "The Women" de T.C. Boyle. (EDITIONS STOCK ET BLOOMSBURY)

"La maison" de Paul Andreu (roman, 2009)

Résumé (des éditions Stock) : Peut-être que s’il n’avait pas revu la maison de son enfance, un soir par hasard, à l’aube de ses soixante ans, Paul Andreu n’aurait jamais écrit ce livre. (...) On connaît le travail considérable de Paul Andreu architecte (de l'Opéra de Pékin au Musée Maritime d'Osaka, de l'Oriental Art Center à Shanghai à une trentaine d’aéroports à travers le monde…), on découvre ici un écrivain de l’intime et du particulier. Le meilleur chemin, sans doute, pour atteindre l’universel. La maison de Paul Andreu n’est pas celle qu’il a toujours rêvé de construire mais celle qui l’a construit.

Nicolas Godin : "En restant dans la littérature, je suis très attaché à "La maison", livre écrit par le regretté Paul Andreu (architecte venu au grand public à travers la conception de Roissy 1 dans les années 60, vous savez le terminal avec les tubes en verre). Comme quoi on peut avoir construit l’opéra de Pékin sans perdre de vue cette fameuse définition de l’architecture que l’on doit à Le Corbusier (il me semble) : la machine à habiter."

Bonus : Le musicien Nicolas Godin vient de publier un nouveau clip pour Concrete and Glass. Réalisé par Dodi El Sherbini, il est inspiré par l'architecte américain John Lautner et plus particulièrement par la Sheats Goldstein Residence de Los Angeles...

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