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L'histoire de l'électro dans un album de Jean-Michel Jarre et une compilation
Jean-Michel Jarre sort vendredi le second volet de son album collaboratif "Electronica 2 : The Heart of Noise". Par ailleurs, la compilation "Cosmic Machine", qui rassemble les pionniers de la vague électronique des années 70, époque où sont apparus les premiers synthétiseurs, sort le 13 mai. L'occasion de planer dans l'histoire toute récente de la musique électronique.
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Avec Electronica 2, Jarre continue de tisser des liens entre les générations
"Electronica 2 : The Heart of Noise" est le second volet d'une album sorti en octobre 2015, "Electronica" (chez Columbia), où le fils du célèbre compositeur de musiques de films Maurice Jarre ("Lawrence d'Arabie") croise sa musique avec celle d'artistes "qui ont été, ou sont, une source d'inspiration" depuis 40 ans.Après Air, Moby ou 3D de Massive Attack dans le premier opus, il invite Jeff Mills, une légende de l'électro de Detroit, le jeune Français Rone, les Pet Shop Boys, Primal Scream, Peaches, Sebastien Tellier ou Cyndi Lauper. Une façon pour Jean-Michel Jarre, 67 ans, de créer des liens entre différents générations et styles variés (pop, rock, électro), et de toucher les plus jeunes amateurs du genre, 40 ans après "Oxygene" et 30 ans après ses "Rendez-vous".
Il renoue aussi avec le chanteur Christophe, avec qui il avait écrit dans les années 1970 les "Paradis perdus" et les "Mots bleus".
Ce fils de résistant a été rencontrer Edward Snowden à Moscou
"Un des thèmes de tout ce projet, c'est notre rapport ambigu à la technologie. Certaines personnes passent aujourd'hui plus de temps à caresser leur smartphone que leur partenaire", observe Jean-Michel Jarre. Fils de la résistante lyonnaise France Pejot, disparue en 2010, le musicien a souhaité rendre hommage à celle qui incarne à ses yeux "une héroïne contemporaine".Entré en contact avec le lanceur d'alerte Edward Snowden, via le quotidien britannique The Guardian, Jean-Michel Jarre a d'abord discuté en ligne avec lui puis est allé le rencontrer à Moscou, où il vit en exil, afin de le filmer. Des extraits de cet entretien sont diffusés au milieu de "Exit", morceau à l'ambiance très techno.
La compilation "Cosmic Machine" explore la facette planante de l'électro
Sans lien direct avec Jean-Michel Jarre, sort parallèlement le 13 mai chez Because Music, "Cosmic Machine/The Sequel". Il s'agit du second volet d'une compilation qui explore une facette moins connue de l'électro : la musique "cosmique", une musique planante, souvent Instrumentale et plus avant-gardiste des années 1970/80, dont les chantres furent les Allemands Tangerine Dream et Klaus Schulze."La musique cosmique est très représentée en Angleterre et en Allemagne, avec Tangerine Dream, mais en France, on ne connaît pas vraiment ce terme", souligne le DJ, musicien et graphiste "Uncle O", instigateur de cette compilation qui avait réuni dans son premier volume Patrick Juvet, Jean-Michel Jarre, Cerrone, Pierre Bachelet et Serge Gainsbourg.
Beaucoup de ces précurseurs adeptes de la musique planante ne sont pas forcément connus du grand public mais on croise tout de même quelques noms célèbres dans ce voyage interstellaire : Christophe, avec un instrumental récemment exhumé, le chanteur de variétés Nicolas Peyrac, avec une musique composée pour un film espagnol, ou encore Alain Chamfort, caché sous le mystérieux pseudo d'Araxis pour un titre écrit avant le succès de "Manureva".
Parmi les autres invités : Francis Lai, compositeur attitré du réalisateur Claude Lelouch, et Pierre Schaeffer, "père" de la musique concrète et fondateur du Groupe de recherches musicales (GRM) par laquelle est passé Jean-Michel Jarre.
Uncle O avait d'autres noms en tête pour son casting "cosmique" mais n'a pas réussi à convaincre le compositeur Pierre Henry ni Michel Polnareff qui fait actuellement sont retour sur scène.
La pochette du premier opus était illustrée par le dessinateur de bandes dessinées, peintre et designer Philippe Druillet, et le second l'est par Philippe Caza. Deux artistes français très ancrés dans la science-fiction et les seventies.
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