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La place de l'électro de plus en plus importante dans l'industrie musicale

Dance music, techno, house… L'électro, style musical parfois marginalisé à ses débuts et devenu depuis la musique préférée des 18-34 ans avec le hip-hop, est devenu un secteur qui compte financièrement dans l'industrie musicale, selon un rapport dévoilé mercredi par la Sacem.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Daft Punk à Bercy (Paris), le 14 juin 2007)
 (Miguel Medina / AFP)

Evalué pour la première fois à l'initiative de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), le poids économique des musiques électroniques en France a atteint en 2015 quelque 416 millions d'euros HT, soit 17% du marché global des musiques actuelles (rock, jazz, chanson, etc.) estimé à 2,5 milliards d'euros HT.

Diabolisés dans les années 1980, les styles techno et house, célébrés chaque année à Paris avec la Techno Parade, frôlent déjà les 100 millions d'euros HT, selon ce premier panorama national des musiques électroniques dévoilé à l'occasion de l'ouverture du festival professionnel MaMA (Marché des musiques actuelles) mercredi à Paris.
 
"Il y a trente ans, les musiques électroniques faisaient peur et étaient parfois réprimées. Aujourd'hui, elles sont reconnues comme de vraies musiques", a indiqué à l'AFP Olivier Pellerin, coordinateur de l'étude.

Des musiques jouées le plus souvent en live

"Les musiques électroniques se développent fortement en France, avec de plus en plus de festivals et de clubs spécialisés. Depuis la fin 2015, les DJs créatifs sont reconnus comme intermittents du spectacle. Ce secteur musical a besoin de soutien, d'accompagnement de carrière des jeunes artistes et d'aide à l'export comme le rock, le jazz ou la chanson en bénéficient depuis des années", a-t-il ajouté.
 
En France comme ailleurs, les musiques électroniques sont jouées le plus souvent en "live", ce qui représente les principales sources de revenus avec les festivals (une soixantaine par an en France, sans compter quelque 4.000 "free parties") et les performances de DJs en clubs et discothèques. La "French touch", incarnée par Daft Punk ou Cassius par exemple, se porte également très bien : l'export constitue la troisième ressource des musiques électroniques, selon ce panorama.

Le vinyle résiste grâce à l'électro

Cette belle santé de l'électro profite aussi aux disques vinyles : les galettes prisées des disc-jockeys pour réaliser leurs enchaînements résistent grâce aux musiques électroniques avec 12% des ventes de supports physiques, contre 5% seulement pour les autres musiques. Dans la techno et la house, les  vinyles représentent 75% des ventes.
 
"Les musiques électroniques mélangent création et utilisation d'oeuvres pour en composer de nouvelles. La création devient polymorphe, mêlant production personnelle, emprunts et transformation", souligne l'étude.
 
A côté du disc-jockey qui sélectionne et enchaîne des morceaux qu'il n'a pas composés, il y a aussi l'artiste qui crée de la musique, en live ou non, parfois basée sur des oeuvres existantes.
 
En charge de la rémunération des musiciens, la Sacem va lancer une phase de tests permettant de soutenir la diffusion des oeuvres, d'améliorer l'identification des oeuvres pour une rémunération équitable et de mieux identifier les clubs dédiés aux musiques électroniques.

Des musiciens reconnus par la Sacem 

Dès 1997, la Sacem a créé un statut de Dj remixeur pour celui qui utilise des oeuvres existantes. En outre, 242 musiciens sont à ce jour reconnus comme DJ compositeurs de musiques électroniques.
 
La Sacem doit savoir "se remettre continuellement en question", souligne Jean-Noël Tronc, le directeur général de l'institution qui, depuis 5 ans, a mis en place le "French Beat", outil de promotion de la scène électronique française à l'étranger.
 
En donnant le coup d'envoi de la Techno Parade qui a fêté ses 18 ans le 24 septembre, Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, avait estimé que "la techno, désormais secteur mature, est une force dans la culture aujourd'hui".
 
Malgré l'engouement des 18-34 ans, les musiques électroniques et en  particulier la techno, restent boudées par les radios FM. Seule la pionnière Radio FG (28 fréquences en France et Dom-Tom, Belgique, Allemagne) lui consacre l'intégralité de sa grille, 24 heures sur 24 depuis 1992.

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