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"Les insubordonnées" : quand Chloé, icône de la musique électro, rencontre la danse et la philosophie

Fer de lance de la scène électro française, la DJ Chloé signe la musique des "Insubordonnées", une chorégraphie portée par la "iX compagnie" autour d'un texte du philosophe Frédéric Gros. Au coeur du spectacle présenté à Chambéry, la notion de désobéissance. 

Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Les insubordonnées", iX compagnie (France 3 Alpes - Franck Céroni)

Les Insubordonnées est né de la rencontre entre le chorégraphe chambérien Philippe Vuillermet, le philosophe Frédéric Gros, auteur d'un essai politique intitulé Désobéir et un grand nom de l'électro française, la productrice et DJ Chloé. Ensemble, ils ont imaginé un spectacle autour de la désobéissance. 

"Les insubordonnées"
"Les insubordonnées" "Les insubordonnées"

Ils sont six sur scène. Six interprètes qui forment une communauté unie avec des règles imposées. Et puis d'un coup, l'un des corps désobéit, un grain de sable enraye la machine et bouleverse la stabilité apparente, offrant ainsi la possibilité de nouveaux équilibres. 

J'ai toujours travaillé autour de l'influence du groupe par rapport à l'individu et comment un individu peut modifier le groupe.

Philippe Vuillermet

chorégraphe

La musique hypnotique qui emmène les danseurs est signée Chloé. Fer de lance de la scène électro française, la productrice et compositrice a bien connu cette désobéissance dans les années 90 avec les premiers concerts dans les clubs gay parisiens et la répression des rave parties clandestines. "Pour moi la techno est politique dans le sens où l'affirmation de la puissance de cette musique-là est de l'ordre de la désobéissance," explique-t-elle.

Créer des collectifs de désobéissance

Le chorégraphe Philippe Vuillermet s'est inspiré des écrits du philosophe Frédéric Gros. "Au fond on sait assez bien obéir ensemble, il suffit de donner un ordre et tout le monde est au taquet", raconte ce dernier. "Là, les danseurs arrivent à créer des collectifs de désobéissance pour désobéir ensemble. Au fond", ajoute-t-il, "une grande manifestation artistique est toujours un acte de désobéissance civile."

Esthétique et rythmé de bout en bout, Les Insubordonnées se termine en dance floor avec une transe collective. Cette création a été présentée pour la première fois à l'espace Malraux, scène nationale de Chambéry, à l'occasion du festival La chaleur des grands froids qui se déroule jusqu'au 1er mars 2020. 

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