"Random Access Memories" de Daft Punk enfin dans les bacs
Le disque, le premier de Daft Punk depuis "Human After All" (2005), est mis en vente lundi en France et d'ici à mercredi dans le reste du monde (mardi aux Etats-Unis et le lendemain au Japon par exemple).
Son titre, "Random Access Memories", fait référence à la mémoire vive des ordinateurs, mais aussi à la mémoire musicale dans laquelle Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sont allés puiser la substance du disque.
Une flopée d'invités prestigieux
Au centre du disque, le duo a invité un de ses maîtres, le producteur Giorgio Moroder. Pendant neuf minutes, le producteur de "Love to Love You Baby" et "I Feel Love", raconte sa vie et sa conception de la musique, dans un discours qui pourrait être un miroir de la philosophie de Daft Punk : "Je voulais faire un album avec le son des années 50, des années 60, des années 70 et avec le son du futur."
Autre influence, l'Américain Paul Williams, compositeur de la bande originale "Phanthom of the Paradise" (l'histoire d'un compositeur masqué mise en scène par Brian de Palma), est au coeur de "Touch", le deuxième morceau-fleuve du disque.
Le chanteur des Strokes Julian Casablancas, le pianiste Gonzales et Panda Bear, un des membres d'Animal Collective, complètent le casting de l’album.
Une promotion savamment orchestrée
Entre rétentions d'information, annonces iconoclastes et rumeurs en tout genre, Daft Punk a réussi à faire de son nouvel album le disque le plus attendu de l'année, créant une frénésie sur les réseaux sociaux dont eux-mêmes sont pourtant quasi absents.
Première étape de cette campagne de com bien orchestrée : fin février apparaît sur la page d’accueil du site officiel de Daft Punk une nouvelle photo des masques du duo, accomagnée du logo de Columbia. Le duo signifiait ainsi qu’il avait changé de maison de disques et qu’un nouvel album était sur les rails. Mais impossible d’obtenir confirmation de la maison de disques.
Daft Punk brouille les pistes
Quelques jours plus tard, nouvel indice : un extrait musical de seulement 15 secondes était diffusé pendant une coupure publicitaire de l'émission américaine "Saturday Night Live", accompagnée du logo de Daft Punk, mais sans date de sortie, ni de titre. A partir de là, Daft Punk a agité les réseaux sociaux, qui bruissaient de milles et une rumeurs.
Le groupe a lui-même savamment brouillé les pistes. Au festival South by Southwest d'Austin (Texas), lieu de rendez-vous mondial des professionnels du disque, des affiches du duo ont brusquement fleuri dans toute la ville, conduisant toute l'industrie à croire que Daft Punk allait y présenter "Random Access Memories".
Le premier single de l'album "Get Lucky" a fait l'objet de la même stratégie de "teasing". Un extrait de 90 secondes a été dévoilé dans une vidéo au festival américain de Coachella mi-avril.
Fuite sur le web quelques jours avant la sortie
Immédiatement de multiples versions sont apparues sur internet, les fans se perdant en conjectures sur leur véracité. Une radio française s'est même laissée berner en diffusant un faux présenté comme une "exclusivité mondiale".
Finalement, un responsable de la maison de disques n'a accepté de confirmer à la presse américaine la date de la mise en vente de "Get Lucky" que sous couvert d'anonymat. Ce qui n'a pas empêché le titre de battre des records en téléchargement et streaming.
Si le web s'enflamme pour Daft Punk , Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homen-Christo en restent pourtant à l'écart, ne s'exprimant ni sur Facebook, ni sur Twitter.
Malgré leur maîtrise du marketing et un luxe de précaution, les robots n'ont cependant pas réussi ce qui aurait relevé de l'exploit : empêcher l'album de fuiter sur la toile quelques jours avant sa sortie.
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