The Avener, la star française de l'électro sollicitée par Dylan et écoutée chez les Obama, sort son second album, "Heaven"
Le musicien et dj niçois The Avener sort un second album plus personnel, avec de nombreuses voix, dont celle de Bob Dylan. "Un truc de ouf", raconte-t-il.
Mentionné dans une playlist du couple Obama, sollicité par Bob Dylan pour un remix: The Avener, signature française de l'électro mondiale, a un beau CV, enrichi d'un deuxième album sorti vendredi, Heaven (Paradis). Un titre qui résume la success story de Tristan Casara, son nom à la ville, depuis la sortie en 2015 de son premier opus The wanderings of the Avener.
"Oui, le premier album, avec son succès, m'a beaucoup apporté: confiance en moi, confort de vie, concerts, souvenirs de vie formidables", reconnaît le Niçois d'origine qui y vit encore aujourd'hui dans une villa moderne sur les hauteurs. "J'ai pu acheter du matos, et faire un deuxième album plus personnel".
Un second album plus personnel, avec des voix
Alors que le premier album de ce perfectionniste reposait sur des remix de titres existants, son second regorge de chansons originales. Dans cet assemblage savoureux qu'il a peaufiné durant de longs mois, il garde sa "patte, un peu funk, dancefloor, un peu soul".
Mais comme il le dit, c'est surtout un album de voix, avec la chanteuse Ayo, l'Australien Josef Salvat, et "Tywayo un Français dont on se demande pourquoi il n'est pas plus connu". "Ce sont des artistes que j'ai rencontrés sur la route, en festival", poursuit le trentenaire venu à la musique par le piano classique et qui a fait le conservatoire de Nice.
Cité par les Obama, sollicité par Dylan
Connu depuis 2014, lorsque sa notoriété est partie en flèche avec le hit Fade Out Lines, sa musique est parvenue plus récemment jusqu'aux oreilles du couple Barack et Michelle Obama, qui l'ont mise dans leur playlist de l'été 2019. "Savoir que j'ai été écouté dans le salon des Obama - ce couple présidentiel qui a marqué l'histoire - ou pendant leur jogging, franchement, j'ai été heureux pendant une semaine!", confie The Avener.
Sur son nouvel album, on trouve aussi Masters of war de Dylan, remixé à la demande du grand Bob. "Il a demandé à son éditeur de me retrouver. J'ai reçu un mail - Bob a écouté ton album, il voudrait que tu retravailles des morceaux à lui - je n'y croyais pas ! J'ai appelé ma mère (rires)". Le DJ/producteur envoie alors une "première démo" du titre choisi, mais n'a pas de nouvelles pendant deux mois. Il se dit "c'est foutu". Mais le résultat est convaincant (écouter ci-dessous) et la réponse finit par arriver. "Bob Dylan a aimé la version finale. Alors je demande je peux le mettre dans mon album ? Ils répondent : avec plaisir, et quand tu viens à Los Angeles, passe prendre un café... C'est un des derniers géants. C'est ouf cette histoire".
De l'expérimental aux dance-floors mondiaux
Fou comme son parcours. Car quand il tombe dans l'électro vers 14-15 ans via Aphex Twin et Amon Tobin, il démarre par l'expérimental. "En envoyant des démos, j'ai vu que ça n'allait pas plaire à tout le monde, je samplais des fourchettes qui grinçaient sur l'assiette (rires). Après, en découvrant Laurent Garnier, Daft Punk, j'ai vu que l'électro pouvait avoir un message, être compréhensible, dansable. Puis j'ai vu Carl Cox qui mixait avec quatre platines et c'était parti".
Son meilleur souvenir de concert ? Il est lié à un des pires moments de sa vie. "C'était aux Vieilles Charrues, le lendemain des attentats de Nice, les gens savaient que j'étais niçois. Et certains avaient vu sur les réseaux sociaux que je cherchais quelqu'un le soir du drame. Ma première chérie et sa mère sont décédées. J'ai joué la version originale de Imagine de John Lennon... J'ai senti un soutien massif... 60.000 personnes qui allument leur téléphone, c'était vraiment particulier..."
L'album "Heaven" (Capitol) de The Avener est sorti vendredi 24 janvier
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