Weather Festival 2015 : les exclusivités et nouveautés à ne pas rater
Les pointures de référence
"Comme les années précédentes, le but était d'arriver à se mettre au niveau des grands festivals européens comme Time Warp et Sonar en terme de qualité, tout en se différenciant avec une patte personnelle. On a donc les gros artistes qui sont vraiment référents dans leur style, avec des habitués comme Ricardo Villalobos (samedi), Nina Kraviz (samedi), Marcel Dettmann (samedi), Ben Klock (vendredi) ou Manu Le Malin (vendredi). La petite nouveauté c'est qu'on a Jeff Mills (vendredi) pour la première fois, le genre d'artiste qui fait se déplacer les foules et même de très loin.""Côté répartition des scènes, il y a toujours les scènes printemps, été, automne, hiver, mais avec un léger changement. L'an dernier on avait la scène hiver pout la techno un peu dure et l'automne pour la techno plus cool et là je les ai inversées pour obliger les gens à changer de scène s'ils veulent continuer à écouter la même musique. C'est quelque chose que je ferai sans doute davantage à l'avenir pour donner l'opportunité aux gens d'écouter la musique qu'ils aiment en déambulant davantage."
Les "Combos" ou duos uniques aux platines
"Ensuite, j'ai voulu proposer des choses qui ne le sont pas ailleurs", explique Brice Coudert. D'abord, "plutôt que des artistes dj tout seuls, nous avons des associations d'artistes, le fameux "& " qu'on voit sur la prog : Four Tet & Floating Points (vendredi), MCDE & Marcellus Pittman (vendredi), DVS1 & Rodhad (samedi), Antigone & Abdulla Rashim (samedi) ou Chris Leebing & Speedy J (samedi).L'idée, ce n'est pas un simple "back to back" (chacun passe un disque). En fait, j'appelle ça des "combos" : je donne carte blanche à deux artistes sur 3-4 heures et à eux de voir comment ils veulent jouer. Ils peuvent faire une heure chacun et une heure à deux, ou bien un disque chacun, c'est vraiment au feeling, sans préparation préalable obligée. L'objectif est de sortir un peu de l'idée du dj de festival qui enfile ses morceaux derrière ses platines, d'injecter de la vie et de proposer des collaborations qu'on ne pourrait pas voir ailleurs."
Les Live en avant-première ou exclusifs
"La seconde approche c'est de proposer pas mal de Live, voire des live complètement exclusifs au festival. On a par exemple le live de Steffi (samedi) : ce sera la deuxième fois au monde qu'elle le présentera après Mutek. Le Français S3A (samedi) propose son Live en première mondiale, ainsi que Dj Deep et Roman Poncet sous le nom de Adventice, leur projet techno dance floor (samedi). L’Anglais Blawan présente aussi (samedi) pour la toute première fois son live Ternescan Chambers dont on ne sait rien encore. Et puis j’attends (vendredi) le live de Vatican Shadow, Ron Morelli et Low Jack conçu spécialement pour le Weather. Ils ont travaillé ensemble durant une semaine aux studios Redbull et ça risque d’être intéressant. Un album sortira certainement de cette collaboration."
Deux Live électronique en tandem qui méritent le détour
Henrik Schwarz et Frank Wiedeman "font du live en tant que tel puisqu'il créent la musique en direct en accordant leurs morceaux respectifs. Il y a une grosse part d'improvisation, ca peut être très dancefloor ou très jazzy, il n'y a pas vraiment de direction. A chaque fois c'est totalement différent." (vendredi).Juan Atkins et Moritz Von Oswald, " un live qui ressemble au mini-album que ces deux légendes de la techno ont sorti il y a deux ans : de la techno très dubby avec des passages un peu ambient et mélodiques.(vendredi)." Chacun de ces Live durent une heure.
Deux concerts exceptionnels
"D’abord, Derrick May et Francesco Tristano avec l'Orchestre Lamoureux, en exclusivité pour l'ouverture du festival jeudi soir. « C’est Francesco Tristano qui aurait soufflé à Derrick May l’idée de faire ça, sur l'exemple de Jeff Mills, (précurseur de la transposition de la techno au classique). Du coup Derrick May a décliné ses partitions pour un orchestre en Macédoine avec le chef Dzijan Emin. Il joue pour nous avec l’Orchestre Lamoureux que nous avons démarché pour son ouverture d’esprit. Derrick May est au cœur du concert, aux boites à rythmes et au synthé, au milieu des musiciens classiques et avec Francesco Tristano au piano. Comme l'an dernier, quand on a fait l'ouverture avec Underground Resistance à l'Institut du Monde arabe, cela nous fait énormement plaisir d’ouvrir le festival avec un évènement dédié au live. Car c’est aussi montrer au public que cette musique là n’est pas faite que pour danser en club, qu’elle peut s'écouter sur un autre plan."
Ensuite, le concert de "Matthew Herbert, qui est un de mes artistes préférés au monde. Herbert fait de la musique expérimentale depuis dix ans et il revient pour la première fois avec un album - "The Shakes", qui vient de sortir - un peu plus house, un peu plus pop et plus gai. Il vient défendre ce disque avec un nouveau live, accompagné d'un groupe de dix personnes sur scène. C'est un vrai concert, avec musiciens et chanteuses et lui est aux claviers. C'est quelque chose de tout neuf, il n'a donné jusqu'ici que deux représentations en Australie avant."
La Scène Modulaire
"Voilà autre chose qu'on a monté pour se différencier : au Weather, on s'appuie sur quatre scènes en fonction des saisons (printemps, été, automne, hiver). Mais cette année on propose une cinquième scène-concept, dédiée au modulaire le samedi (et à l'ambient le vendredi).
Samedi, tous les groupes programmés vont faire du live à partir de synthés modulaires. Il s'agit d'un des outils les plus complexes pour faire de la musique électronique parce qu'il n'est pas capable de sortir deux fois le même son. A chaque fois qu'on crée une boucle on ne peut pas l'avoir une deuxième fois ce qui oblige la personne qui s'en sert à improviser totalement. C'est vraiment de la composition en direct faite par les artistes, comme du free jazz électronique, c'est super impressionnant.
Sur cette scène on aura Steevio, qui a plus de 50 ans et est le pape incontesté du modulaire. On aura aussi In In Aeternam Vale qui est un des plus grands représentants français de cette musique là : il faisait de la musique techno dans les années 80, quand ça ne s'appelait pas encore de la techno. Et on a (le jeune anglais) Blawan qui présente pour la toute première fois son nouveau live Ternescan Chambers dont personne ne sait rien.
Mais aussi le duo Die Galoppierende Zuversicht, cité par Ricardo Villalobos comme "le meilleur groupe techno au monde".
Jeff Mills signera des autographes caritatifs
Un artiste que tu es particulièrement fier d'avoir cette année ? "Jeff Mills, parce que c'est la toute première fois qu'on va l'avoir. On a attendu longtemps pour savoir si on était capables de le faire… et de le payer aussi. Vendredi, il va faire un Dj set techno normal. En plus on fait quelque chose de spécial avec lui : avant de jouer vendredi soir il va proposer de faire des autographes aux gens (rendez vous au chapiteau Weather City) moyennant deux euros minimum. Toute la somme sera reversée à Emmaüs Solidarité. C’est parti d’une discussion : on voulait faire en sorte que la musique ne soit pas que de l'amusement et serve à quelque chose. Je trouvais ça assez cool." Nous aussi.
Appli, After etc...
Trois petites choses pour finir. Au niveau puissance sonore, allez faire un tour sur la page Facebook du festival et vous comprendrez qu’ils ont mis le paquet cette année avec plus de 100 enceintes et 80 subs (caissons d’infrabasses). Si vous n’avez pas de tête (ou la tête à l’envers), l’appli Weather gratuite vous aidera à ne louper aucun de vos artistes préférés. Enfin, si les grands raouts vous barbent ou que vous avez encore des guiboles, vous pouvez toujours vous rendre à l’after party à la Concrete dimanche dès 7h du matin (et jusqu'à 8h le lundi matin). Mais cette fois, le line-up est secret. Chuuuut !
Weather Festival - les 4-5-6 juin au Bois de Vincennes
Site de la Plaine de Jeux du Polygone
Jeudi opening de 20h à minuit
Vendredi de 18h à 8h du matin
Samedi de 16h à 8h du matin
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