Eurovision : la recette (gratinée) du succès en six ingrédients
Mieux vaut parler d'amour, ne pas craindre le mauvais goût, et savoir bouger son corps pour remporter la compétition. La preuve en images et en musique avec ce retour sur le palmarès depuis 1956.
Remporter l'Eurovision, ça ne s'improvise pas. La 57e édition de l'événement se tient samedi 26 mai à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan. La France n'a pas gagné la compétition depuis 1977, année de L'Oiseau et l'enfant interprété par Marie Myriam. Alors, pour tenter d'inverser la tendance, FTVi s'est intéressé aux précédents champions du concours pour saisir les ingrédients de la recette du succès et en a identifié six.
• Mettre le mot "amour" dans le titre
A regarder le palmarès depuis la première édition, en 1956, une donnée attire l'attention : les chansons victorieuses font souvent référence aux tumultes de la vie amoureuse, avec des titres mielleux. Dors mon amour, chantait la France en 1958 ; Nous les amoureux, fredonnait le Luxembourg en 1961 ; Un premier amour, entonnait l'Hexagone en 1962 ; Save Your Kisses For Me, demandait le Royaume-Uni en 1976. En 2000, c'est Fly on The Wings of Love (Vol sur les ailes de l'amour) qui a triomphé.
• Avoir une bonne expérience des soirées déguisées
L'audace ne tue pas, les gagnants du concours le savent bien. En 1975, en pleine vague disco, le groupe suédois Teach-In remporte l'Eurovision avec des tenues fluo et argentées, à manches en flammèches et épaulettes, et même de la peinture-maquillage sur le visage. Quelque part entre Star Trek et le groupe de rock américain Kiss (en moins "dark") :
Mais surtout, il faut que les membres du groupe soient raccord. Plus que de l'inventivité dans le costume, les gagnants du concours ont souvent fait preuve d'unité. C'est le cas d'Israël qui a remporté le trophée en 1978 et en 1979. Autre exemple avec les Norvégiens vainqueurs en 1985, tout de mauve et de paillettes vêtus.
Plus généralement, le concours est l'occasion pour les artistes d'oser des accoutrements originaux, provocants... ou plutôt impossibles à porter en d'autres occasions, comme le montre ce diaporama de L'Express.
• Enflammer le dancefloor
Evidemment, doubler l'effet costume d'une chorégraphie assortie est une des tactiques privilégiées par les vainqueurs du concours. Ce fut le cas des Suédois de Herreys en 1984. A la réflexion, avec ces tenues et cette démonstration d'aérobic, ils avaient de l'avance sur la vague des boys bands des années 90, tels les Américains de Backstreet Boys, les Britanniques de Worlds Apart ou encore les Français de 2B3, Alliage et G-Squad.
En 2004, l'Ukraine a enflammé le programme avec la chanson Wild Dance (Danse sauvage), offrant un joli combo teinté d'influence Shakira.
• Y aller à fond
"Éloignez les enfants du poste, ils vont faire des cauchemars. J'imaginais pas les Lapons comme ça. Ils seront au zoo de Vincennes à la rentrée. Je vais le faire écouter à ma chienne, qui va devenir dingue", plaisantaient Michel Drucker et Claudy Siar sur France 3 lorsqu'en 2006, le groupe finlandais Lordi est monté sur scène pour une performance heavy metal monstre. Avec cette prestation à faire pâlir Iron Maiden et des masques dignes d'Halloween, le groupe s'est classé premier. Son titre : Hard rock, Hallelujah. Comme si les démons du Mordor faisaient un concert devant près de 100 millions de téléspectateurs :
Rien d'étonnant, remarque, à ce que des Finlandais aient proposé à l'Eurovision ce genre de musique quand on sait que les groupes de metal arrivent souvent en tête des classements du pays. Ainsi, la formation de metal symphonique Nightwish était 4e des ventes d'albums la semaine du 13 mai.
• Chanter in english, please
Les chansons gagnantes sont généralement écrites dans la langue de Shakespeare. Jusqu'à maintenant, sur 56, 26 étaient en anglais. Le français aussi tire son épingle du jeu, avec 14 titres vainqueurs entonnés pas forcément par des Français d'ailleurs. Suisse, Luxembourg, Belgique ou encore Monaco ont déjà concouru en français. Par exemple, lorsque France Gall remporte la compétition en 1965 avec le titre de Serge Gainsbourg Poupée de cire, poupée de son, elle chantait pour... le Luxembourg.
• Représenter un pays qui ne connaît pas la crise
Gagner l'Eurovision, ça coûte cher. Car la règle veut que le pays vainqueur organise la prochaine édition. Alors, avec la crise, l'impératif économique de limiter les dépenses publiques semble prendre le pas sur le talent artistique. Ainsi, la candidate à l'Eurovision 2012, Pastora Soler, a affirmé jeudi que la télévision publique lui avait conseillé de "ne pas gagner" la finale samedi. "Ils ont dit : 'S'il te plaît, ne gagne pas !'", a-t-elle déclaré sur le ton de la plaisanterie à la radio ABC Punto Radio. "Si on gagnait, je crois que ce serait impossible [d'organiser la prochaine édition] parce cela coûte énormément d'argent".
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