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Fête de l'Huma : un rappeur accusé à tort de "racisme anti-blanc"

Les organisateurs de la Fête de l'Humanité sont pointés du doigt sur Twitter pour avoir programmé Medine. Le rappeur havrais aurait profité de la scène pour "chanter sa haine de la France et des blancs". L'objet de la colère ? Les paroles d'une chanson… destinée à dénoncer toutes les formes de racisme
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Invité à la Fête de l'Humanité, le rappeur Médine est accusé par l'extrême droite d'avoir prononcé des paroles "anti-blancs" © DINRECORDS)

Tout est parti d'un billet publié dimanche dernier sur le blog La vache retournée sous le titre Fête de l'Huma : Medine chante sa haine de la France devant un public de blancs.  La page montre une photo du rappeur havrais sur la scène du festival de La Courneuve accompagnée d'une compilation des paroles de l'une de ses chansons : "Ces porcs de blanc vont loin, passe-moi une arme de poings, j'vais faire un pédophile de moins ", "Je hais les Blancs depuis Rodney King, j'ai besoin d'une carabine " ou encore "Les Blancs des consanguins ".

De quoi faire réagir… en l'espace de deux jours, ce billet a été partagé plus de 14.000 fois sur Facebook et plusieurs centaines de fois sur Twitter.

Une trilogie contre le racisme... qu'il n'a pas écrite

Sauf qu'il s'agit d'une mauvaise interprétation de la chanson Angle de tir (acte 1), tirée de l'album collectif Table d'écoule volume 2 sorti en 2011. Elle fait en fait partie d'une trilogie qui raconte la découverte d'un "corps calciné retrouvé dans le coffre d'un véhicule dans les quartiers nord Havre ".

Dans le premier volet de cette trilogie, Médine incarne un jeune noir qui accuse violemment les blancs, "ces cochons d'aucune moralité ", d'être les auteurs du meurtre (les paroles reprises par le billet de La vache renversée viennent de ce premier épisode).

Mais, pour bien comprendre le propos du rappeur, il faut ensuite regarder les paroles de la deuxième chanson de la trilogie, Angle d'attaque (acte 2). dans laquelle un autre rappeur, Brav, incarne un homme blanc affirmant "qu'c'est des bougnoules qui l'ont tué " parce qu'il "s'était pris la tête avec de gros boucaques ".

Enfin dans le troisième épisode, Angle Mort (acte 3) on apprend que la victime avait "un père noir, une mère blanche ". "Sa peau son histoire ses problèmes étaient métissés ", chante le rappeur en conclusion de cette trilogie… dont il assure par ailleurs ne pas avoir écrit les paroles sur son compte Facebook. Son label précise qu'elles ont été écrites par les auteurs-compositeurs Bravworld et Tiersmonde.

Ce n'est pas la première fois que le rappeur Médine est pris pour cible en raison de ses textes ou de sa proximité avec le controversé Kémi Séba, fondateur de la Tribu Ka et proche de Dieudonné.

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