Fête de la musique : "Demander des visas, payer des taxes..." Venir jouer en France n’est plus si simple pour les artistes britanniques
Le Brexit est passé par là. Mardi 21 juin au soir, à Lyon, le petit groupe londonien Desert ships vient jouer pour la Fête de la musique. Une vieille habitude puisque c’est la 15e fois. Mais une première depuis qu’ils ne sont plus européens.
Dans le studio loué pour la soirée dans le nord de Londres, les cinq amis qui forment le groupe Desert Ships répètent le concert qu’ils vont jouer à Lyon pour la Fête de la musique mardi 21 juin. Mikey, longue silhouette fine et tignasse de rockeur, chante et gratte sa guitare. Quand il ne joue pas avec son groupe, formé il y a dix ans, il est ingénieur du son.
Les formalités administratives, ce n’est pas son truc. Pour ce voyage, il a juste survolé la question du Brexit et selon lui, ça passe. "C’est juste une date donc il ne devrait pas y avoir de problèmes. Mais si l’on voulait faire une tournée, on devrait demander des visas, des carnets pour le matériel. Même pour emporter des produits dérivés à vendre sur place, il faudrait payer des taxes puis se les faire rembourser, remplir une tonne de paperasse."
"C’est beaucoup plus cher maintenant pour un groupe britannique de faire une tournée en Europe."
Mikey, chanteur et guitariste du groupe britannique Desert shipsà franceinfo
Rien à déclarer non plus pour le cachet de mardi soir, s’amuse Claude, le batteur. "On est payés en bières depuis des années." Ce charpentier de profession aime écrire des chansons et les jouer en concert. Un plaisir qu’il ne veut pas gâcher avec des tracasseries douanières. Alors pour ce voyage en France, les Desert ships ne se sont pas encombrés de leur clavier, basse, guitare, etc. "Nous avons de très bons amis à Lyon. Ils vont nous prêter leurs instruments. Heureusement, comme ça, pas besoin de s’en occuper."
"Je vais juste apporter des baguettes parce que ça, c’est un choix plus personnel."
Claude, batteur de Desert shipsà franceinfo
Mardi soir, ils reviennent au Smoking dog, le pub lyonnais où ils se produisent à chaque fête de la musique depuis 15 ans. Cela fait trois ans que ça n’était pas arrivé. Une absence forcée, à cause de la pandémie. Ils en ont profité pour écrire de nouvelles chansons. Le Brexit et les virus n’empêcheront pas les retrouvailles avec leurs fans français.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.