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Figure des Grands-Mères de la Place de Mai, elle a retrouvé son petit-fils

Ignacio Hurban est pianiste, compositeur et professeur de musique dans la pampa, la campagne argentine. Il a appris récemment qu'il était l'un des bébés volés à leurs parents, opposants politiques, sous la dictature militaire (1976-1983) et que sa grand-mère n'était autre qu'Estela Carlotto, figure emblématique des manifestantes de la Place de Mai.
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Ignacio Hurban et sa grand-mère, Estela de Carlotto
 (France 3 Culturebox)

Sujet : P. Salique. Montage : F. Pairaud


Depuis la dictature militaire, Estella Carlotto, 83 ans, était restée la figure de proue des Grands-mères de la place de Mai, cette association de défense des droits de l'homme qui manifestait avec bravoure durant la dictature. La mission de cette ONG : retrouver les enfants volés sous la dictature et les rendre à leurs familles. Estela Carlotto ne désespérait pas de retrouver ce petit-fils prénommé Guido que sa fille Laura avait mis au monde peu de temps avant d'être assassinée par la junte.

Guido Montoya Carlotto a été enlevé à sa mère après sa naissance. Ses parents, Laura Carlotto, étudiante en histoire de 23 ans, et Walmis Oscar Montoya, ont été exécutés. L'enfant a été confié à une famille d'accueil qui l'a rebaptisé Ignacio. Ignacio Urban a été élevé par un couple d'ouvriers agricoles à Olavarria, une petite ville agricole située à 350 km de Buenos Aires. Il ne lui a pas été facile de convaincre ses parents de sa volonté de devenir musicien. D'ailleurs, il ne savait pas d'où lui venait cette passion.

La musique dans le sang
Il y a seulement deux mois, Guido a découvert presque par hasard qu'il avait été adopté. Il s'est alors soumis à des test ADN et a découvert qu'il était le petit-fils biologique d'Estela Carlotto, dirigeante des Grands-Mères de la Place de Mai. Sa famille le cherchait depuis toujours.


Cette semaine, Guido a découvert que son vrai père était un fou de musique et qu'il jouait du saxophone, tout comme son grand-père paternel d'origine espagnole.

Sa grand-mère maternelle a dit de lui, après leur rencontre : "J’ai rencontré un être humain merveilleux, pur, simple, intègre, 100% optimiste." De son côté, Guido a invité quiconque ait "le mondre doute" sur ses origines à "aller voir les Grands-Mères, qu'ils fassent l'examen (...) pour construire la mémoire collective de l'Argentine".

Environ 500 enfants ont été arrachés à leur père sous la dictature. 114 d'entre eux ont été retrouvés et identifiés.

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