Françoise Fabian : "La vie sans chanson serait affreusement pénible"
L'actrice et chanteuse Françoise Fabian est l'invitée du Monde d'Élodie. Elle se confie sur son envie de faire de la chanson et revient sur son manque de confiance en elle.
"La vie sans chanson serait affreusement pénible", considère Françoise Fabian sur franceinfo dans Le Monde d'Élodie, à l'occasion de la sortie de son premier album éponyme.
A 85 ans, l'actrice culte française a décidé d'enregistrer 12 titres, écrits sur mesure pour elle par Alex Beaupain, Charles Aznavour, Julien Clerc et La Grande Sophie. Douze fables à travers lesquelles elle se raconte et déclare son amour à la vie. "J'adore la vie. Il faut que j'en fasse quelque chose jusqu'au bout", déclare Françoise Fabian qui dit bien "qu'elle n'a pas peur".
Pudique et émotive dans la vraie vie
Amoureuse de la chanson, elle a pourtant attendu longtemps avant de se lancer dans la musique. L'artiste l'avoue, son manque de confiance en elle l'a bloqué un temps. "J'ai toujours été horriblement timide parce que je crois que je ne m'aimais pas", confie Françoise Fabian. "Je voulais être autrement. Physiquement je me trouvais moche", poursuit-elle.
Un comble (ou non) pour une atrice, Françoise Fabian bégayait. "Je me trouvais idiote, je n'arrivais pas à trouver mes mots". La fabuleuse comédienne raconte comment sur scène, lorsque le rideau se baisse, elle est paralysée : "On me dit de sourire au public mais je ne peux pas", réagit-elle. "Je suis réduite à moi-même. Je ne suis plus le personnage", explique celle qui apprend à "lutter" contre sa pudeur et sa timidité.
Ses fragilités sont une force
Mais malgré sa fragilité, Françoise Fabian est aussi connue pour être une force de la nature. Celle qui a signé Le Manifeste des 343, de Simone Veil, en faveur du droit à l'avortement, explique que son désir "d'indépendance" et de "liberté" vient de sa mère.
Françoise Fabian a pour dicton une formule qu'elle a empruntée au musicien Beethoven : "Je prendrai le destin à la gueule". Et pour cause, la vie n'a pas été tendre avec celle qui a perdu son père, son premier mari Jacques Becker, puis son deuxième amour Marcel Bozzuffi.
Un regard émeraude nostalgique
Etudiante, l'héroïne mythique de Ma nuit chez Maud (1969) était "sans un sou, sans rien". "Mon père faisait le sacrifice de m'envoyer de l'argent. Mais le 15 du mois je n'avais plus rien", se rappelle-t-elle. "J'allais au 'Resto U' où c'était 75 centimes le plateau", sourit Françoise Fabian.
Néanmoins, cette solitude ne lui pesait pas. Elle évoque des photos d'elle, enfant. "J'ai toujours eu le regard triste et je n'étais, pourtant, pas triste", témoigne celle qui se définissait, petite, plutôt comme "rigolote et bout-en-train". Un constat qui trouve peut-être son explication dans le fait qu'elle a "toujours été nostalgique de ce qui n'était pas encore arrivé".
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