Henri Salvador tire sa révérence
Il aura eu le temps de faire ses adieux. En décembre dernier, au palais des Congrès de Paris, le chanteur donnait son dernier récital. Quittant la scène comme il l'avait conquise : sourire aux lèvres. Plus de soixante-dix ans après ses débuts, l'artiste semblait toujours autant s'amuser...
Henri Salvador, c'est l'homme aux mille talents : chanteur, guitariste de jazz, danseur, pitre aussi. Ses chansons, "Syracuse", "Le
lion est mort ce soir", "Zorro est arrivé", "Jardin d'hiver" sont entrées au patrimoine français.
Des chansons fantaisistes, souvent, poétiques parfois. Un mélange d'éternelle bonne humeur et de mélancolie qui a fait son succès auprès de générations de Français.
Né à Cayenne, en Guyane, en 1917, il est arrivé en métropole à l'âge de 7 ans. Avec l'idée, déjà, de faire de la musique sa vie. Et choisit tout d'abord le jazz, par admiration de Duke Ellington et Louis Armstrong.
_ A 16 ans, il commence à se produire dans les cabarets parisiens. Avec succès. Il accompagne notamment à la guitare Django Reinhardt.
Du swing léger au rock n'roll avec Boris Vian
C'est dans les années 40 qu'il commence une carrière solo. En 1947 sort son premier tube, "Maladie d'amour", une chanson créole au swing léger. Avec Boris Vian, il introduit le rock en France dans les années 50, avec "Rock and roll mops"
et "Le blues du dentiste". Il mène aussi une carrière de fantaisiste, multipliant les tournées à l'étranger.
Il touche aussi à la télévision ("Salves d'Or", "Dimanche Salvador"), fonde sa propre maison de disque, puis son label "Rigolo".
Inépuisable, il revient sur la scène à la fin des années 80 et continue à produire des albums : "Monsieur Henri" (1994), "Chambre avec vue" (2000), "Révérence (2006).
Et n'avait pas oublié de raconter les nombreux rebondissements de sa carrière dans une autobiographie, "Toute ma vie" (1994). Une vie qu'il résumait d'une phrase : "Rigoler, c'est aussi un métier".
Céline Asselot avec agences
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