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: Interview Françoise Hardy, joyeuse pessimiste, se livre comme "Personne d'autre"
La sortie d'un nouvel album, "Personne d'autre", a été l'occasion de l'interviewer à nouveau : Françoise Hardy. La rencontrer est toujours un réel plaisir. Elle a beau aimer les chansons tristes, elle n'en est pas moins drôle et gaie. Et elle parvient à dépasser sa timidité, la part visible de son inconfort intérieur lié à son signe, pour accepter le jeu de la promotion.
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Je connais ma chance. Depuis vingt-cinq ans que, journaliste, je me suis définitivement spécialisé dans le domaine culturel, j'ai eu le bonheur de retrouver peu à peu la plupart des artistes qui ont exalté mon adolescence provinciale.
Elle a séduit les baby-boomers français comme les pop stars anglo-saxonnes
Outre le premier d'entre eux, Johnny Hallyday, leader charismatique de la génération "Salut les Copains", interviewé à une vingtaine de reprises depuis 1990 et à qui j'avais assuré d'emblée que notre rendez-vous était pris de longue date... Outre Johnny, donc, j'ai interrogé au fil des ans quelques-unes des vedettes présentes - ou non - sur la mythique photo de groupe réalisée par Jean-Marie Périer le 12 Avril 1966 : et notamment Sylvie Vartan, Sheila, Petula Clark, Eddy Mitchell, Dick Rivers, Adamo, Hugues Aufray, France Gall, Christophe, Hervé Vilard et bien sûr, la chère Françoise Hardy. Elle dont le charme mélancolique avait séduit non seulement les "baby boomers" que nous étions, mais aussi les pop stars anglo-saxonnes et non les moindres comme Mick Jagger et Bob Dylan.Sans le vouloir, elle a toujours été à part. Native du Capricorne et introvertie type par son signe astrologique, elle a dû forcer sa nature pour affronter les regards et les projecteurs. Elle m'avait expliqué cet aspect de son caractère lors d'un long entretien consacré à la publication de son livre "Les rythmes du zodiaque" en 2003.
Sentiment d'insatisfaction
Tout au long de son parcours, elle s'est donc accommodée de son sentiment d'insatisfaction, elle a exprimé, souvent à la première personne du singulier, ses angoisses et ses états d'âme qu'elle sublime dans la beauté de ses mélodies.D'où au début d'une interview, sa réaction instinctive de défense qui s'estompe au fur et à mesure de la conversation. Alors, elle se révèle vive et chaleureuse, le rire au bord des lèvres et généreuse dans ses réponses. Depuis la grave maladie qui a failli l'emporter il y a trois ans, elle semble même plus apaisée bien qu'elle n'ait rien perdu de sa lucidité et de son pessimisme.
Reste qu'après avoir cru la perdre, on éprouve une joie décuplée à revoir une artiste toujours aussi "classe", figure indémodable et hors modes de la chanson. Et on ne se lasse pas d'aimer sa personnalité singulière qui l'a imposée très vite et qui lui a permis de demeurer - sans se répéter - ce qu'elle fut dès ses débuts, "Personne d'autre", comme le suggère le titre de son nouvel album.
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