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Invention du piano à 102 touches : "Cela va encourager les compositeurs à continuer de composer pour le piano"

Inventé par Stephen Paulello, l'opus 102 compte 14 touches de plus qu'un piano traditionnel. Pour l'occasion, un premier disque intitulé "Beethoven et ses maîtres" a été enregistré par David Bismuth sur ce piano. 

Article rédigé par franceinfo - Jean-Baptiste Urbain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
l'inventeur du piano à 102 touches : Stephen Paulello, le 6 avril 2016. (/NCY / MAXPPP)

Après presque 150 ans, le piano fait sa révolution et grandit. Un facteur de piano - le dernier à fabriquer entièrement ses instruments en France - a conçu un clavier de 102 touches, contre 88 sur tous les autres pianos du monde. Pour l'occasion, un premier disque intitulé Beethoven et ses maîtres et enregistré sur ce piano vient de sortir.

Reportage de Jean-Baptiste Urbain dans les ateliers de cet inventeur (Yonne)

Il est là, au milieu d'un auditorium en bois flambant neuf construit pour lui. L'opus 102, c'est le nom donné à cet instrument par son inventeur Stephen Paulello. Ce qui saute aux yeux, c'est d'abord sa couleur : pas de vernis noir comme sur tous les pianos de concert mais du bois marron. A l'intérieur, ses cordes sont parallèles, ça aussi c'est nouveau.

Mais surtout, voilà un clavier plus long : 14 touches de plus dans les basses et dans les aigus. Une idée née dans le cerveau de Stephen Paulello, ancien pianiste et ingénieur. "Le fait d'ajouter des notes, c'est un peu symbolique. Parce que cela veut dire que le piano continue d'évoluer. Cela enrichit considérablement le timbre et va encourager les compositeurs à continuer de composer pour le piano, qui est un vieille instrument", explique-t-il.

170 000 euros pour l'opus 102

Beethoven n'a pas écrit pour un clavier à 102 notes mais c'est à lui que le pianiste David Bismuth consacre l'essentiel de son nouveau disque, le tout premier enregistrement réalisé sur cet instrument que le musicien a tout de suite adopté. "Je trouve que c'est un piano qui a une résonnance dans le son vraiment atypique, explique le pianiste. C'est un piano qui inspire et qui enrichie l'œuvre que l'on est en train de jouer dessus. Il lui redonne une lumière qui n'est pas forcement celle que l'on a l'habitude d'entendre sur d'autres instruments."

Je trouve passionnant aujourd'hui, de pouvoir jouer sur un instrument avec son créateur juste à côté et d'avoir à cœur quelqu'un fait évoluer la facture instrumentale. Un peu à l'image de ce qu'il se faisait à l'époque de Beethoven, où lui-même était rarement satisfait des instruments qu'on lui proposait.

Le pianiste David Bismuth

à franceinfo

Je suis sûr qu'il aurait été très heureux de découvrir cet instrument et de voir le champ des possibles qu'offre ce piano par rapport à la musique qu'il a écrite". 

Depuis ce 1er disque, d'autres enregistrements ont eu lieu sur ce nouveau piano. Dans cet auditorium de la campagne bourguignonne, le facteur Stephen Paulello a aussi reçu cinq commandes d'instruments. Une innovation qui a aussi un prix : dans sa version de 3 mètres de long, le piano opus 102 coûte 170 000 euros.

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