Jazz à Vienne : Ibrahim Maalouf, magicien de la trompette
"Artiste de l'année aux victoires du jazz" 2013 (prix remis lors de la précédente édition de Jazz à Vienne), un cinquième et dernier album, "Illusions", qui décroche une victoire de la musique en 2014 dans la catégorie "musiques du monde", sans compter les nombreux prix obtenus auparavant... Ibrahim Maalouf a du talent et les professionnels comme le public ne se privent pas de le lui faire savoir. Pour sa quatrième prestation au festival Jazz à Vienne (la troisième au Théâtre Antique), le virtuose de la trompette a confirmé, si besoin était, qu'à 34 ans il joue dans la cour des grands.
"Il y a 10 ans, je n'aurais jamais osé rêver une chose pareille" confie-t-il sur la fin du concert, alors que le public (7 400 personnes quand même !) lui fait une standing ovation. Un peu plus tôt, il nous confiait qu'il était "très honoré" d'être une fois encore invité dans ce lieu magique. "Quand on arrive sur cette scène, on a une sensation qui n'existe nulle part ailleurs".Une multitude de sonorités
Pendant près d'une heure et demie, Ibrahim Maalouf et ses musiciens, François Delporte (guitare), Laurent David (basse), Franck Woeste (claviers), Stéphane Galland (batterie), Youenn Le Cam (trompette quart de ton), Yann Martin et Martin Saccardy (trompette) ont envouté le Théâtre Antique avec leurs sonorités mêlant musique orientale, funk, blues, rock ou même classique (clin d'oeil au "Vol du Bourdon" de Rimski-Korsakov notamment) oscillant entre une énergie débordante et des mélodies plus douces, où la trompette chuchote, voire se transforme presque en un chant plaintif.
Ce concert était aussi un peu particulier pour Ibrahim Maalouf. Passer dans la même soirée que Robert Plant pour un musicien dont l'un des morceaux, "Beirut" (sur l'album Diagnostic), fait directement référence à Led Zeppelin, c'est une petite pression supplémentaire. "Cela fait 8-10 ans que je rends un mini hommage à Led Zep à chaque concert quand je joue ce morceau !" On ne saura pas si Robert Plant a reçu le message. Ibrahim Maalouf, lui, espère qu'il n'était pas loin et aura tendu l'oreille ! Cela dit, ce n'est pas la première fois qu'il joue en présence de pointures internationales et qu'il ressent cette pression. C'est ce qu'il a raconté en fin d'après-midi, à trois lecteurs du Dauphiné Libéré.
Partenaire du festival, le quotidien offre chaque année à quelques lecteurs prompts à répondre à l'appel lancé dans le journal, l'opportunité de rencontrer certains artistes en petit comité avant d'assister à leur concert. Trois d'entre eux se sont donc retrouvés pour un moment privilégié avec un Ibrahim Maalouf très cordial.
Sur la route
Après Vienne, Ibrahim Maalouf poursuit sa route, et elle sera longue puisqu'il enchaine les dates jusqu'en décembre. Il est notamment attendu sur les scènes de Jazz à Montauban (7 juillet), du Nice Jazz Festival (9 juillet), du Festival des Cinq Continents (Marseille, le 25 juillet), de Jazz in Marcial (30 juillet) ou au Festival du Bout du Monde (Crozon, 2 août).
Le musicien est décidément partout. Il était ce mercredi 2 juillet l'invité d'Elise Lucet dans le journal de France 2
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