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Buddy Guy, une légende du blues à Jazz à Vienne

Il est considéré comme l'un des derniers géants du blues... Après un premier concert à l'Olympia jeudi soir, Buddy Guy était ce vendredi 4 juillet la guest star du festival Jazz à Vienne. La légende n'a pas déçu avec un show parfaitement bien rodé malgré la pluie.
Article rédigé par Marie Herenstein
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Marie Herenstein)

A 77 ans, l'allure et le charme d'un jeune homme, Buddy Guy arrive sur scène et la fosse pleine à craquer, jusque là assez placide, s'anime d'un coup. Ric Jaz à la guitare, Orlando Wright à la basse, Tim Austin à la batterie et Marty Sammon au clavier... la connivence musicale ne date pas d'aujourd'hui.

  (Marie Herenstein)
Les parapluies déployés s'égouttent en rythme sur les ponchos rouges, bras tendus vers le Maître. Il pleut à verse sur le Théâtre Antique.
« It feels like rain » sussure-t-il, amusé. C'est le titre du morceau tiré de l'album éponyme sorti en 1993. Le public rit de bon cœur et le sourire séducteur de Buddy fait oublier les trombes d'eau qui s'abattent.

Le public exulte

L'amphithéâtre est profondément silencieux quand, dans une parfaite complicité, Marty Sammon, rigolard et malicieux, répond sur son clavier aux riffs si caractéristiques de la guitare de légende. On vibre. Deux notes et le public exulte; silence; quatre blue notes et les cordes vocales et les parapluies s'enflamment, si ce n'est l'eau qui continue de strier les projecteurs et fait redescendre la température de quelques degrés.
  (Marie Herenstein)
« I've got the blues », « Hoochie Coochie Man », les classiques s'enchaînent, morceaux comme jeu de scène : dents, mouchoir, baguettes, arrière-train, la guitare se joue des convenances manuelles et les petits écrans dans la foule s'allument par vagues en suivant les déplacements de Buddy Guy sur la scène. « 74 years young », hanche souple, clin d'oeil ravageur et cette modulation indéfinissable de la bouche, une onde comique et joueuse de joue à joue, une vibration comme une caresse. Dans les gradins, grimpant jusqu'au contre ut, une femme hurle son nom.

Une icône

« Shit, it's really raining ! ». Bain de foule. Buddy Guy a quitté la scène avec sa guitare et dans une alternance de douceur et de voix puissante, rocailleuse, avance lentement dans la fosse. On le touche comme une icône, on célèbre le miracle de la musique, on l'abrite de la pluie, les gradins se lèvent et l'acclament.
  (Marie Herenstein)
Minuit sonne, les mains levées le réclament, il distribue des mediators comme des petits pains. L'ambiance est électrique mais il sort discrètement, le rappel n'a pas lieu. La légende du blues est repartie.

Le théâtre se vide et reste le déluge, le bruit de l'eau, la nostalgie de fin de partie.

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