Jazz à Vienne : Laurent Coulondre Trio dans la cour des grands
Le trio de Laurent Coulondre avait la lourde charge d'ouvrir la soirée Sting au théâtre antique le mercredi 8 juillet. Ce talent Jazz Adami a réussi un pari difficile : s'imposer face à un public qui attendait l'ex leader de Police. Sa maestria aux claviers a conquis l'auditoire et l'entente du trio a fait le reste. Malgré l'attente de la vedette ce concert d'ouverture a paru trop court.
Laurent Coulondre aux claviers, Remi Bouyssière à la basse et à la contrebasse, Martin Wangermée à la batterie. Les trois jeunes musiciens n'avaient pas partie gagnée en entrant sur la scène du théâtre antique de Vienne hier soir. Le concert d'ouverture commence en général alors que le public arrive, que les spectateurs trouvent une place. La lumière naturelle, même si elle met le théâtre antique en valeur, ne favorise pas les effets de scène et, plus que tout, les musiciens savent que le public qui les écoute est venu pour quelqu'un d'autre. Alors même si une programmation sur la grande scène de Jazz à Vienne est un rêve pour beaucoup de formations, elle reste aussi une épreuve.
Des racines et des notes
Le trio s'articule évidemment autour des claviers de Laurent Coulondre. Il sait puiser dans l'histoire du piano ou de l'orgue des sonorités qu'il s'approprie mais qui portent encore la marque de leur inspirateur. Ou inspiratrice, comme dans cette sonorité très proche de l'orgue "historique" de Rhoda Scott (présente quelques jours plus tôt à Vienne) qui évoque quelques grands moments d'émotion ravivés sous les doigts experts de Coulondre. Mais il serait injuste de ne pas noter également la grande qualité des prestations du bassiste et contrebassiste Rémi Bouyssière et du batteur Martin Wangermée. Mais cette version du trio Coulondre n'est pas la seule. Les couche-tard ont eu l'occasion lors de cette édition de Jazz à Vienne d'en découvrir une autre facette au club de minuit. Lui à l'orgue, ses compères à la basse six cordes et à la batterie ont alors proposé un set plus électrique, moins jazz, plus groove.
L'année Coulondre ?
Tout paraît sourire à Laurent Coulondre en cette année 2015. Non seulement le claviériste virtuose (au piano comme à l'orgue) a été élu "Génération Spedidam 2014-2017, mais il a en plus signé des collaborations avec des noms prestigieux comme Paul Jackson, Peter Bernstein , Nicolas Folmer ou encore Sylvain Beuf. Il est l'une des étoiles montantes de l'orgue et du piano. sa technique époustouflante de vitesse, de sensibilité et de précision a conquis le théâtre antique. Vêtu d'une chemise très "Mondrian", il a à l'évidence, et avec ses deux compères goûté à un instant rare : avoir été entendu, compris, aimé d'un public qui n'était pas tout entier venu pour lui et qui a su partager un instant de grâce dans la lumière déclinante d'un soir d'été viennois.
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