La 42e édition du festival "Jazz sous les pommiers" à Coutances sous le signe de l'inquiétude face à l'explosion des coûts
Comment faire face à l'explosion des coûts s'interroge Denis Le Bas, à la tête de Jazz sous les Pommiers, un festival dans la petite ville de Coutances dans la Manche, qui lance samedi sa 42e édition, pleine de défis. "Comment rééquilibre-t-on le bateau quand on dépense plus et qu'on ne gagne pas forcément plus ? Un bateau vogue bien quand il y a un équilibre entre dépenses et recettes. Si tu as plus de dépenses, il faut plus de recettes, sinon ça chavire", expose le capitaine.
Augmentation des charges, explosion des prix de l'énergie, hausse des salaires (de ses employés et de ceux de ses prestataires) et des cachets des vedettes... Le responsable énumère la liste des charges pesant sur un festival évoluant avec un budget de 3 millions d'euros. Parmi les solutions: augmenter le prix des billets. "C'est un exercice délicat. Où est le seuil d'augmentation au-delà duquel on va se couper d'un certain public ? On a donc monté le prix des billets, mais pas spectaculairement", explique Denis Le Bas, qui a dû trouver des économies ailleurs.
"On ne réussira pas à équilibrer"
"Nous avons supprimé le CD promo qu'on publiait en amont du festival, diminué le nombre de tirages de programmes papier, essayé de trouver une meilleure répartition des gardiennages de nuit, négocié avec nos prestataires (fournisseurs de matériel, hôtellerie, restauration...), dont les tarifs ont augmenté entre 3 et 10%", détaille le responsable. "Malgré tous nos efforts, et même en atteignant, voire en dépassant, notre prévisionnel de taux de remplissage (92%), on ne réussira pas à équilibrer", déplore-t-il.
Malgré ce contexte de crise, l'équipe a tenu à maintenir une affiche digne de son standing et de celles ayant assis sa notoriété. Avec toujours, ce savant dosage entre créations, têtes d'affiches internationales (Dee Bridgewater, Marcus Miller...), représentants de la scène française (Erik Truffaz, Laurent Bardainne, Théo Girard, Camille Bertault...). Sans oublier le blues, omniprésent (Robert Cray), et en ouvrant la porte aux musiques du monde (Eliades Ochoa, Femi Kuti...).
Pour la maintenir, le festival (qui dure jusqu'au 20 mai) a dû puiser dans ses économies. "Mais on ne va pas pouvoir continuer un festival en allant puiser éternellement dans notre petit fond de réserve (280 000 euros)", s'inquiète Denis Le Bas.
Jazz sous les pommiers - du 13 au 20 mai 2023 - Coutances (Manche) - Informations et billeterie sur le site du festival.
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