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La voix de Storm Large envoûte Jazz à Vienne avec Pink Martini

Les douze membres de Pink Martini ont envahi ce jeudi la scène du théâtre antique pour la troisième soirée de Jazz à Vienne 2016. Leurs influences cosmopolites ont résonné dans ce lieu magique. La sculpturale chanteuse Storm Large a envoûté le public viennois en ouverture d'une soirée qui s'est poursuivie par la prestation electro-manouche de Caravan Palace.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pink Martini à Jazz à Vienne le 30 juin 2016
 (Jean-François Lixon)

Glamour, rythme et éclectisme. Le public du théâtre antique de Vienne a vu tomber le jour sur la musique de Pink Martini, un set composé de morceaux originaux et reprises d'artistes du monde entier, chantés dans leur langue d'origine ou pas. Un véritable patchwork d'ambiances et de couleurs musicales. Sur le devant de la scène, le plus souvent, l'une des deux chanteuses du groupe, Storm Large, une autre voix que celle de China Forbes à laquelle le public est habitué depuis que "Je ne veux pas travailler" a connu un succès mondial. Vienne n'a pas perdu au change, le présence de la grande dame en bleu a conquis l'audience du théâtre antique.

Sans compter quelques dialectes

Chez Pink Martini, l'éclectisme est de rigueur. En se promenant dans la discographie de ce combo américain, on rencontre quelques ovnis musicaux. Outre l'étonnant "Je ne veux pas travailler", texte de Guillaume Appolinaire sur une musique inspirée de Francis Poulenc, on trouve par exemple une version japonaise du hit brésilien "Mas que nada" de Jorge Ben, une ballade très "woody-allenienne" avec  "Hang on little tomato", un hommage croisé à Doris Day et Mama Cass avec "Dream a little dream". Outre l'anglais, le français et le japonais, chez Pink Martini on chante en italien, en espagnol, en allemand, en mandarin, arménien ou en portugais brésilien sans compter quelques dialectes.
Storm Large au théâtre antique de Vienne
 (Jean-François Lixon)

Multiples influences très maîtrisées

Sur les albums comme lors des spectacles, le public passe sans transition du Japon à Cuba, d'un club de jazz newyorkais à un bal nostalgique de dimanche après-midi dans un dancing de Naples ou à une scène de casino dans un Las Vegas imaginaire figé dans ses années 60... C'est dans cette ambiance colorée, jazzy et sensuelle que la chanteuse Storm Large a mené le show. Mais elle n'a pas été la seule à chanter et il faut remarquer en fin de set un duo datant des années 60 repris avec l'un des chanteurs du groupe. Cet éclectisme musical reste la marque de fabrique de Pink Martini depuis sa formation à Portland il y a vingt et un ans. Il ne serait qu'un artifice marketing s'il ne s'accompagnait pas d'une exceptionnelle maîtrise de chacun des styles explorés. 

Maestria

Prise isolément, chaque chanson paraît interprété par une formation de son pays d'origine. Une maestria qui ne s'accompagne pourtant jamais d'exercice de virtuosité. La formation américaine sait apporter sa patte à des morceaux souvent très connus et parvient, malgré la diversité de leurs origines, à proposer une sélection qui aboutit à un spectacle cohérent. La nuit était tombée quand Pink Martini a repris "Brazil" et qu'un peu partout dans le théâtre antique les spectateurs dansaient en regardant le ciel avec inquiétude. Il a finalement décidé de livrer ses première gouttes de pluie quelques minutes après la fin de cette première partie d'une soirée qui allait continuer avec l'artillerie lourde de Caravan Palace.
Crépuscule sur le concert de Pink Martini à Vienne le 30 juin 2016
 (Jean-François Lixon)

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