Le batteur de jazz américain Lawrence Leathers est mort à 37 ans, à la suite d'une agression
Ces dernières années, on l'avait notamment vu accompagner la chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant.
L'information a commencé à circuler lundi sur les réseaux sociaux, via des pages de musiciens de part et d'autre de l'Atlantique, car Lawrence Leathers, brillant musicien new-yorkais au jeu plein d'énergie, de groove et de joie, était aussi un familier du milieu du jazz français, notamment parisien. Les premiers relais dans les médias spécialisés ont suspecté un suicide, s'appuyant sur un dernier post énigmatique du jazzman sur Instagram ("Au revoir. C'est réel.").
Une violente dispute suivie d'une agression
Mais quelques heures plus tard, les premiers éléments laissant penser à un possible homicide ont été relayés par des médias tels que le New York Times. Lawrence Leathers aurait été la victime d'une violente altercation dans l'immeuble du Bronx où il habitait.
Le musicien a été retrouvé dimanche vers midi, gisant dans une cage d'escalier, par un autre locataire. Son décès a été constaté sur place. Par la suite, un homme de 28 ans et une femme de 41 ans ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Cette dernière, qui habitait également l'immeuble, était probablement sa petite-amie, mais la nature de leur relation n'est pas claire, selon le New York Times.
Selon des sources policières citées par différents médias, Lawrence Leathers se serait d'abord disputé avec son amie avant d'être agressé par l'autre homme qui l'aurait attrapé par la gorge et étouffé. Le suspect de 28 ans aurait été accusé d'homicide involontaire.
Compagnon de route de Cécile McLorin Salvant
Né le 23 novembre 1981 à Lansing, dans le Michigan, Lawrence Lo Leathers a commencé à jouer à 15 ans et a étudié le jazz à l'Université de son État avant de s'installer à New York. Inscrit à la Juilliard School à partir de 2007, il rencontre le pianiste Aaron Diehl et le contrebassiste Paul Sikivie.
Les trois musiciens forment bientôt un trio dirigé par Diehl. C'est ce trio qui accompagnera quelques années plus tard la chanteuse Cécile McLorin Salvant sur deux albums couronnés d'un Grammy Award, For One To Love (2015) et Dreams And Daggers (2017), et en tournée à travers le monde (voir un de ses solos de batterie à ses côtés).
Lawrence Leathers, qui s'impose comme un talent émergent de la scène jazz new-yorkaise, aura par ailleurs la joie de travailler avec plusieurs de ses idoles comme le trompettiste Wynton Marsalis, devenu son mentor et son soutien, le bassiste Christian McBride, le trompettiste Roy Hargrove et le pianiste Mulgrew Miller, selon le site de TSF Jazz. La radio parisienne précise que ses amis français, parmi lesquels figurent les pianistes Fred Nardin et Franck Amsallem et le saxophoniste Jon Boutellier, envisagent de lui rendre hommage prochainement au Duc des Lombards.
Hommages sur les réseaux sociaux
Le pianiste Fred Nardin, qui a eu l'occasion de beaucoup travailler avec Lawrence Leathers et Cécile McLorin Salvant en 2015, a posté lundi sur Facebook un hommage qu'il a conclu par : "Tu étais exceptionnel, sache-le."
Cécile McLorin Salvant a posté, sans commentaire, une brève mais belle vidéo sur Instagram, où l'on voit Lawrence Leathers en gros plan, concentré, à la batterie, tandis que son instrument se reflète dans ses lunettes de soleil.
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Le pianiste Aaron Diehl a fait de même : il a posté une vidéo d'un Lawrence Leathers blagueur et hilare...
Vidéo : quand Lawrence Leathers se présentait, à la batterie, en 2012... (en v.o.)
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