Le monde de la culture s'active contre le Front National
"Je suis né dans une famille modeste du nord de la France, d'une mère Ch'ti et d'un père Kabyle qui m'ont appris la tolérance, le respect et le souci de l'autre", écrit le réalisateur de "Bienvenue chez les Ch'tis" sur Facebook. "Prouvons au monde entier et à nous-mêmes que nous sommes toujours le pays de la liberté, de l'égalité et surtout de la fraternité. Votons Emmanuel Macron !", lance-t-il.
Fait rare, le plus international des cinéastes français, Luc Besson, prend la plume pour appeler à voter, sans toutefois citer nommément Macron : "Montrons au reste du monde ce que cela veut vraiment dire d'être Français : un peuple ouvert, courageux et fraternel" (...) Le monde nous regarde. L'histoire nous attend. Aux urnes citoyens."
"Il n'y a pas trois solutions, il faut voter Macron", pour Olivier Py
De New York où il se trouve, le directeur du festival d'Avignon Olivier Py observe que "jamais la presse américaine n'a autant parlé des élections françaises. Parce qu'ils sont bien placés pour savoir que tout peut arriver, avec la victoire de Trump". Olivier Py, qui s'était dit prêt à "partir" en cas de victoire de l'extrême droite à Avignon lors des municipales en 2014 ne tergiverse pas : "Il n'y a pas trois solutions, il faut voter Macron. Si ce n'est pour nous, faisons-le pour les autres, pour les plus vulnérables, les immigrés, les femmes, dont le droit à l'avortement peut être remis en cause tout comme le mariage pour tous."Olivier Py est "évidemment déçu" du manque de mobilisation citoyenne par rapport aux défilés massifs qui avaient suivi le 21 avril 2002. "Le Front national s'est banalisé, et c'est peut-être le plus grave", remarque-t-il.
Dans les 15 jours qui avaient suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le deuxième tour en 2002, plusieurs millions de personnes étaient descendues dans les rues contre l'extrême droite sur l'ensemble du territoire, dont 1,3 million pour le seul 1er mai (400.000 à Paris selon le ministère de l'Intérieur). Cette fois, les syndicats défilent en ordre dispersé faute de mot d'ordre commun contre le FN.
Un "concert républicain" à République le 4 mai
Selon la CGT, parmi les artistes qui ont annoncé leur présence mardi à 19h30 à la Cité de la musique, figurent Alex Beaupain, Sanseverino, le pianiste Alexandre Tharaud, des Etoiles de l'Opéra de Paris... D'autres artistes ont affiché ces derniers jours leur vote pour Emmanuel Macron pour faire barrage au FN, comme l'acteur Philippe Torreton, le dessinateur Riad Sattouf, l'humoriste Guy Bedos, le réalisateur Elie Chouraqui, l'écrivain et prix Goncourt 2016 Leila Slimani, le comédien Jacques Weber ou Alain Terzian, président de l'académie des César.Le directeur du Théâtre du Rond-Point Jean-Michel Ribes, fervent soutien de François Hollande, fera lire un texte avant chaque spectacle. "Le FN c'est le retour aux ténèbres d'antan (...) Vivons, pas d'abstention, donnez votre vote à Macron", dit-il.
Des artistes comme le chanteur anglais Pete Doherty relaient l'appel au "grand concert républicain" organisé par SOS Racisme, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Fédération des associations générales étudiantes jeudi 4 mai place de la République à partir de 18H00.
Sur son compte Facebook, la ministre de la Culture Audrey Azoulay réitère son appel à voter Macron, rappelant notamment que le film de Lucas Belvaux "Chez nous" avait été déprogrammé du cinéma municipal du Luc-en-Provence, une municipalité frontiste.
La mobilisation du monde culturel n'est pas l'apanage de la gauche : le président (Les Républicains) de la région Paca Christian Estrosi participe mercredi à 18H00 dans le théâtre La FabricA à Avignon à une réunion d'acteurs du monde culturel contre l'extrême droite en présence de l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon et du directeur délégué du Festival Paul Rondin.
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