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Le retour country de Gildas Arzel, ex du groupe Canada et proche de Goldman

Le chanteur d’origine bretonne, Gildas Arzel, s’est inspiré de toutes les musiques du monde pour se forger son propre style. Bien loin de "Mourir les sirènes", son premier succès avec le groupe Canada, c’est avec "Greneville", un album country aux influences multiples, qu’il est revenu sur le devant de la scène.
Article rédigé par franceinfo
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Gildas Arzel
 (France 3 / Culturebox)

Gildas Arzel fait de la musique depuis qu’il a dix ans. Globetrotter dans les pas de ses parents, il se familiarise tout d’abord avec la guitare lorsqu’il vit au Pakistan. Son premier groupe, Canada, il le forme avec des amis de Marseille où il revient vivre. Après des débuts quelques peu houleux, le groupe perce en 1986 grâce à son titre "Mourir les sirènes" où l’on découvre un Gildas Arzel qui joue avec sa voix éraillée. Canada et Gildas Arzel sont propulsés sur le devant de la scène, c’est le commencement d’une carrière musicale qui ne s’arrêtera plus.

Reportage : France 3 Centre-Val de Loire – F. Texier / P. Lepais / L. Vaury

Les années suivantes, les collaborations s’enchaînent, et les styles se diversifient. Le chanteur aux mille racines rencontre Jean-Jacques Goldman à la fin des années 80, et celui-ci, emporté par le projet d’Arzel, l’accompagne pour son troisième album jusque sur scène. Les deux artistes ont dû contourner l’engouement que pouvait générer Jean-Jacques Goldman. Gildas Arzel se souvient : "Il est venu m’accompagner, il jouait du violon, de la guitare, les chœurs. Donc on l’a dit, sans le dire, en le disant… pour que les gens ne s’attendent pas à ce que Jean-Jacques chante ses titres : ils pouvaient voir ça comme un duo ou autre. C’était compliqué, évidemment dès que ce genre de calibre bouge, ça fait des vagues. Mais ça s’est bien passé."

De la collaboration à la carrière solo

Les plus grands s’arrachent le chanteur breton aux influences atypiques. Céline Dion, Yannick Noah, Maurane ou encore Roch Voisine l’invitent à écrire, composer ou jouer pour eux. En parallèle, Gildas Arzel poursuit sa carrière solo. Toujours très proche de son ami des débuts Eick Benzi, il écrit et interprète leurs propres compositions, parfois avec ses groupes, parfois seul. Et ce jusqu’en 2015, où est sorti son dernier album "Greneville".
"Greneville", c’est l’album réalisé entre amis, chez soi. Si les musiciens avaient prévu de le réaliser en quelques mois, il aura en fin de compte fallu cinq ans pour que le projet voit le jour. Le nom de l’album est un hommage à Greneville-en-Beauce, où vit Gildas Arzel, mais c’est aussi un clin d’œil à la culture américaine, aux attirances du chanteur français, qui a puisé dans la country l’inspiration pour réaliser ce nouvel opus.

Amusé, il explique l’origine du nom choisi : "Il y a une ville américaine à côté de Nashville qui s’appelle Greenville. Donc c’était marrant de faire sonner un petit peu un titre qui ressemble à truc américain alors qu’en fait c’est un village le plus français possible. Il y a des tas de gens qui lisent ça en anglais, alors que c’est Greneville-en-Beauce."
Cet album a été pour le guitariste l’occasion de faire redécouvrir les grands artistes qui ont forgé la musique d’aujourd’hui. Blind Lemon Jefferson et Raph Stanley, Fats Domino ou encore Hank Williams, autant de noms qui ont poussé Gildas Arzel à cet hommage aux multiples styles de country. Car la country est plurielle, et Gildas Arzel n’a pas voulu se limiter à un genre particulier : "L’album est country, parfois country rock, enfin on couvre un très large spectre. Les Américains ne font pas ça, c'est-à-dire qu’ils font soit du bluegrass, la musique traditionnelle sans batterie, ou du country… et nous sur cet album là on a fait spectre large parce que les Français connaissent assez mal cette musique-là, donc je l’ai pris dans toutes les façons de le faire."

Tant pis pour l'image ringarde

Bien conscient que le style country véhicule plus d’une image, et pas forcément des plus flatteuses, Gildas Arzel ne s’occupe pas des stéréotypes. Sa musique, il l’aime, et c’est tout ce qui importe. Véritable album du cœur, il s’est voulu honnête avec lui-même en offrant un opus rythmé de blues, de gospel, de swing ou en encore de cajun. "C’est très bizarre la country. C’est relié malheureusement à des côtés qu’on n’aime pas, nous en France particulièrement. C’est une musique de gens qui ont politiquement des réputations assez de droite, voire pire. Ce qui est dommage parce qu’il y a des chanteurs extraordinaires, des chansons extraordinaires, il y a des musiciens fabuleux. C’est un monde à part entière qui a influencé beaucoup d’autres musiques. Alors il y a toujours un petit côté ringard, truc à chapeau. Moi je m’en fous complètement, je passe au-dessus de ça. La musique m’intéresse, le reste…"

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