Mort de Quincy Jones : cette autre carrière du producteur américain
À la fin des années 1960, le jeune américain Quincy Jones débarque à Paris pour étudier au conservatoire et suivre les cours de Nadia Boulanger. Déjà très aguerri, il rencontre Eddie Barclay qui l'embauche en tant qu'arrangeur pour certains projets. Il travaille dans l'ombre avec Charles Aznavour ou Jacques Brel, mais apparaît aussi sur un morceau du jeune Henri Salvador.
Pendant cinq ans, l'Américain à Paris va étaler son génie avant de se brûler la santé, la dépression le poussant à rentrer aux États-Unis. À New York, il travaille avec Frank Sinatra ou Barbra Streisand au sein du label Mercury, il faut à la fois savoir se faire entendre et savoir où est sa place. À cette époque, il rencontre The Girl From Greece, Nana Mouskouri, et produit son album en 1962, avec ce titre Love Me ou Leave Me.
Le jazz imprègne toujours son travail et ses collaborations, jusqu'à ce début des années 1970 où il rencontre un autre jeune artiste aux dents longues, qui veut sortir son premier album solo après des années de succès avec ses grands frères. Pour Michael Jackson, il va produire Off The Wall, Thriller et Bad. Mais comme tous les génies de la partition, Quincy Jones attire Hollywood. Steven Spielberg le contacte pour son film de 1985, La Couleur Pourpre.
Quincy Jones, la musique de film et la télévision
Tout sauf anodin de voir Quincy Jones écrire la musique d'une œuvre profondément humaniste, sur fond d'esclavage dans le sud des États-Unis, lui qui est né à Chicago en 1933, et militera aux côtés de Martin Luther King et du révérend Jesse Jackson au cœur de la lutte pour les droits civiques.
Quelques années plus tard, il est aussi à l'origine d'une série racontant le quotidien d'une famille noire dans une banlieue cossue de Los Angeles. Quincy Jones vient de signer un contrat de télévision avec Time-Warner et accepte de produire Le Prince de Bel-Air, énorme succès international, qui va propulser la carrière de Will Smith, acteur et rappeur.
Jazzman puis empereur de la pop, Quincy Jones a aussi beaucoup fait pour - et inspiré - le hip-hop, en créant le magazine Vibe par exemple. Les rappeurs utilisent sa musique pour leurs samples, par exemple son morceau Kitty With The Bent Frame, accéléré et utilisé dans l'un des plus grands morceaux de l'histoire du hip-hop, Shook Ones Part Two, des New Yorkais de Mobb Deep.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.