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Mort du résistant Franck Bauer, le dernier speaker français de Radio-Londres

C'était l'une des voix de la résistance à l'occupation nazie : Franck Bauer, ultime survivant de l'équipe de speakers français de Radio-Londres durant la Seconde Guerre mondiale, est décédé vendredi à l'âge de 99 ans, a annoncé son fils, l'artiste Axel Bauer.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Franck Bauer en 2009
 (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le jeune homme est engagé volontaire au sein de la France libre dès juin 1940. Après avoir été occupé à des missions de propagande, il avait été engagé comme speaker à Radio-Londres par son patron, Jacques Duchesne, qui jugeait que son timbre de voix avait les caractéristiques nécessaires pour résister au brouillage allemand. Franck Bauer avait fait partie, de mars 1941 à avril 1943, de l'équipe de journalistes français qui, sur les ondes de la BBC, se relayaient pour porter l'espoir durant les heures les plus sombres de l'histoire de France. 

Franck Bauer avait à ce titre diffusé des centaines de messages codés à ceux qui luttaient contre l'occupant, dont certains étaient restés gravés dans sa mémoire, comme : "Le crabe va rencontrer les serpents" ou "Le cheval envoie ses voeux à Polydore, sa filleule et ses amis".
A l'époque, pour ces millions de Français qui écoutaient en cachette Radio Londres, "j'étais l'équivalent de PPDA", avait il raconté en 2009 au quotidien Le Parisien.

Un grand amateur de jazz

Né en juillet 1918 à Troyes, Franck Bauer est décédé dans sa centième année, à l'hôpital du Cateau-Cambrésis, dans le Nord, a précisé son fils. Il était aussi un grand amateur de jazz. Dès son adolescence, il avait fréquenté les caves de Saint-Germain côtoyant Django Reinhardt et Louis Armstrong. 

Dernier survivant de cette équipe, "c'est de lui dont on retient la voix et l'image du speaker de Radio-Londres" dans les archives de l'époque, et il avait participé à d'importantes commémorations, notamment en 2010 à Londres pour le 70e anniversaire de l'appel du Général de Gaulle, a-t-il rappelé.

Comme il l'avait raconté dans "40 à Londres, la voix de la liberté", livre paru en 2004 aux éditions Bayard, Franck Bauer avait fini par démissionner quelques mois après le débarquement de novembre 1942 en Afrique du Nord, pour ne pas, selon lui, cautionner les messages entérinant la prise de contrôle à Alger de l'amiral Darlan et du général Giraud, au détriment du général de Gaulle.

Après la Libération, il travaille comme reporter de guerre aux Nouvelles du matin, puis à l'AFP, et entre au ministère de la Culture. Il fut par la suite secrétaire général de la Comédie-Française, fondateur du premier cabinet de relations publiques en France, professeur à la Sorbonne et commissaire de l'Exposition universelle de 1967, à Montréal.

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