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Laeticia Hallyday accuse Eric Zemmour de "détourner" l'image de Johnny dans son clip de campagne

La veuve de Johnny Hallyday indique envisager des poursuites à l'encontre du polémiste d'extrême droite. Elle accuse Eric Zemmour de "détournement" de l'image du chanteur décédé, dans son clip d'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle 2022. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Laeticia Hallyday, en septembre 2021 (PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP)

Depuis la diffusion de la vidéo d'Eric Zemmour, mardi 30 novembre 2021, de nombreux médias, personnalités et ayants droit se sont insurgés contre l'utilisation de leurs images à leur insu postées sur sa chaine YouTube. C’est notamment le cas de Laeticia Hallyday. Au lendemain de la diffusion du clip, la veuve de Johnny a immédiatement réagi. Elle accuse le candidat de "détournement" de l’image du chanteur décédé, et indique dans un communiqué envisager des poursuites.

"Une propagande qui n’aurait pas plu à Johnny"

Dans ce clip, Eric Zemmour évoque notamment, images à l'appui, "le pays de Gabin et de Delon, de Brigitte Bardot et de Belmondo, de Johnny et d'Aznavour, de Brassens et de Barbara". Johnny Hallyday apparaît en train de chanter, en gros plan, dans une archive en noir et blanc.

En utilisant ces images Eric Zemmour "tente un détournement de l'image de Johnny au profit de sa propagande", dénonce la veuve du chanteur dans un communiqué transmis mercredi 1er décembre à l'AFP. Interviewée ce jeudi sur RTL, elle regrette cette utilisation. "J'étais attristée, ça n'est pas envisageable d'utiliser l'image d'un artiste, l'image de Johnny, à des fins politiques dans une campagne électorale, quelqu'un qui n'est plus là, c'est une propagande qui n'aurait pas plu à Johnny, il n'aurait pas aimé ça", a-t-elle déclaré.  

"Cette faute n'est pas seulement condamnable car aucune autorisation n'a été demandée et donc octroyée. Elle constitue aussi une usurpation et la démonstration de l'irrespect de son auteur envers le symbole qu'incarne Johnny, et envers tous ceux qui portent authentiquement Johnny dans leur mémoire", ajoute Laeticia Hallyday qui "charge (son) conseil d'envisager toutes les poursuites nécessaires".

Luc Besson et un neveu de Barbara 

Laeticia Hallyday a également indiqué sur la radio privée être choquée par une telle méthode avant d'ajouter : "je pense que je ne suis pas la seule, il fallait le dénoncer, respecter le droit à l'image, et dénoncer cet abus". Après la diffusion du clip de campagne du candidat à la présidentielle, diffusé sur sa chaîne YouTube (plus de 2 millions de vues en 24 heures), de nombreux médias et personnalités se sont en effet insurgés contre l'usage de leurs images.

Parmi eux, le réalisateur Luc Besson qui a annoncé avoir saisi son avocat "pour engager les poursuites nécessaires" après l'utilisation d'images de son film Jeanne d'Arc, avec Milla Jovovich, sorti en 1999. Bernard Serf, le neveu de Barbara et représentant de la famille de la chanteuse, dénonce sur le site d'information 20minutes.fr une "appropriation aussi révoltante que scandaleuse" de l’image de son aïeule qui "s’est faite sans l’accord de la famille de l’intéressée". De son côté, l'écrivain Jacques Attali a adressé une mise en demeure au candidat à la présidentielle de retirer sous 24 heures son image de son montage vidéo. 

Position également ferme du distributeur de cinéma Gaumont qui n'a reçu "aucune demande" de la part des équipes de Zemmour pour l'utilisation des images des films Un Singe en hiver et Jeanne d'Arc dont la société détient les droits.

Le quotidien Le Parisien, qui réalise aussi des vidéos, a indiqué avoir fait un signalement auprès de YouTube pour que leurs extraits volés soient retirés de la plateforme. Côté médias audiovisuels, la chaîne de télévision d'information internationale France 24, a dit "s'opposer par principe à l'utilisation de ses images et de son logo dans tout clip de campagne politique". France Télévisions, l'Ina et Radio France ont déclaré conjointement : "il conviendra que Éric Zemmour s'acquitte des droits des images reprises comme tout le monde".

YouTube a décidé "dans l'immédiat" de ne pas retirer le clip d'entrée en campagne d'Eric Zemmour pour des problèmes de droit d'auteur : la plateforme a indiqué à l'AFP "ne pas avoir la possibilité sur la base du droit européen de retirer dans l'immédiat cette vidéo pour violation des droits d'auteur". En revanche elle a interdit son accès aux mineurs en raison d'images jugées violentes.

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