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Vincent, 22 ans, fan de Johnny depuis ses dix ans : "Il a été une drogue pour moi"

Alors que la cérémonie d'hommage populaire à Johnny Hallyday est prévue samedi à Paris, des fans se mettent en route dès vendredi pour la capitale. Parmi eux, Vincent Sanchis, 22 ans. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vincent Sanchis, 22 ans, a assisté à une dizaine de concerts de Johnny Hallyday.  (D.R.)

Une descente des Champs-Elysées, des bikers derrière le cercueil, un concert instrumental de ses musiciens sur le parvis de l'église de la Madeleine... L'hommage populaire à Johnny Hallyday se prépare pour le samedi 9 décembre. Le rockeur est mort dans la nuit de mardi à mercredi, des suites d'un cancer du poumon. 

Ses fans seront nombreux dans la capitale, samedi, pour son dernier tour de piste. Parmi eux, un très jeune inconditionnel, qui viendra depuis Beaucaire (Gard) : Vincent Sanchis, 22 ans, fan de l'idole des jeunes depuis qu'il a 10 ans. Il l'a vu une dizaine de fois en concert et sera à Paris dès vendredi soir. Celui qu'on appelle "Johnny" dans sa famille explique que le rockeur "a été une drogue".

franceinfo : Comment a démarré cette passion pour Johnny Hallyday ?

Vincent Sanchis : Le terme "passion" est vraiment approprié. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce ne sont pas mes parents ou ma famille qui m'ont transmis ce virus, c'est de moi-même. Par le plus grand des hasards, j'ai écouté une première chanson de Johnny. J'ai voulu ensuite en écouter une autre et, d'un coup, je suis tombé dans ce mouvement. Je vais employer un mot fort mais pour moi Johnny ça a été une drogue, un artiste qui m'a accompagné. Ça n'a pas toujours été très simple parce que, quand on a 10 ans, qu'on rentre au collège, que tous les copains écoutaient à l'époque les artistes du moment et que moi j'étais enfermé juste avec mon Johnny, ça n'a pas été évident à chaque fois.

Ça vous a valu des moqueries ? 

Oui, ça a été des moqueries, des critiques. Tout le monde n'est pas ouvert d'esprit. Ça a été souvent des réflexions à l'égard de Johnny, en disant "Oh celui-ci, il est encore là !". Effectivement, il a tenu plus de 10 ans et, pendant tout ce temps, il m'a accompagné chaque jour. Parce que, quand on est fan de Johnny, c'est tous les jours. 

Vous êtes la preuve vivante que sa musique a traversé les générations. Est-ce que vous avez identifié ce qui vous plaît chez lui, ce qui vous a accroché dans sa musique ou sa manière d'être ? 

Je pense que c'est tout d'abord le personnage Johnny. À ses débuts, quand on voit les images, quand on voit le phénomène qu'il a réussi à créer et innover, on voit les fauteuils qui se cassaient dans les salles de concert. C'est quelque chose qui, du haut de mes 10 ans, m'a interpellé. Je me suis dit : "Wow, c'est quoi ce personnage ?" Il n'y en a qu'un qui arrivait à faire ça à l'époque, c'était Johnny. Après, avec l'âge, j'ai pu comprendre les paroles de toutes ses chansons et chacune d'elle nous renvoie à un souvenir, nous fait penser à une situation qu'on a vécue. 

L'une de vos chansons préférées est un titre de Jean-Jacques Goldmann, "Je te promets". C'est Johnny version ballade. Ça vous plaît aussi ?

Ça me plaît parce que chez Johnny on a eu, à travers les différentes époques de sa vie et les moments qu'il a traversés, des styles musicaux complètement différents. Je suis quelqu'un qui arrive à apprécier tous les différents genres musicaux que Johnny a pu nous proposer.

Autre chanson que vous aimez beaucoup : "La Fille de l'été dernier". C'est une reprise de "Summertimes Blues" d'Eddie Cochran et on remonte un peu plus loin dans le temps car cette adaptation date de 1975, et l'original de 1958. Vous êtes beaucoup trop jeune pour aimer ça !

On n'est pas trop jeune pour aimer ça quand cette chanson a une signification particulière pour nous. J'ai pu la découvrir à 14 ans durant mon premier job d'été et c'est là que cette chanson prend tout son sens : quand on travaille, qu'on a les écouteurs dans les oreilles et qu'on écoute du Johnny, c'est tout simpement merveilleux. 

Johnny va être enterré sur l'île de Saint-Barthélemy. Est-ce que ça vous chagrine de vous dire que vous ne pourrez pas lui rendre visite aussi facilement que s'il était inhumé à Paris ? 

Ça a été un second choc pour moi d'apprendre cette nouvelle. Après, ce qui est important c'est de comprendre pourquoi cette décision a été prise. Johnny avait émis ce souhait, il en avait parlé [au président de la collectivité de Saint-Bathélemy] lors d'un repas il y a deux ans, en rigolant à l'époque parce qu'on ne s'attendait pas à ça. Je suis triste mais content parce que ses dernières volontés pourront être respectées et c'est important. Dans quelques mois, dans quelques années, ça sera un petit pélerinage. Je compte bien y aller, j'irai me recueillir au moins une fois sur sa tombe.

Vincent Sanchis répond aux questions d'Ersin Leibowitch pour franceinfo

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