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L'Elysée-Montmartre, temple du rock et de l'électro, renaît de ses cendres

En 2011, un incendie accidentel ravage la salle de concert parisienne. Cinq ans plus tard, après des travaux et un changement de propriétaire, la musique va faire son retour derrière la façade blanche de l'Elysée-Montmartre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La facade de l'Elysée Montmartre
 (MIGUEL MEDINA / AFP)

Salle de bal au XIXe siècle, puis ring de boxe après-guerre reconverti en salle de concert, "l'Elysée" ouvre le 15 septembre un nouveau chapitre de sa riche histoire.

Dans un bâtiment entièrement reconstruit, à l'exception de la façade type Art Nouveau ornée de son emblématique haut-relief représentant une danseuse, qui a pu être conservée. La salle affichera complet (soit 1.400 places debout) pour le concert de réouverture confié au chanteur - M - (Matthieu Chedid), prélude d'une programmation à forte tonalité rock, metal et électro, dans la lignée de l'histoire récente de cette salle où se sont produits depuis les années 1970  plusieurs groupes et artistes mythiques, français et internationaux.

"C'est une salle qui est assez culte pour toute une génération, assez jeune, celle de l'électro", assure à l'AFP le producteur Julien Labrousse, qui a racheté la salle en 2014 avec Abel Nahmias, un autre producteur avec qui il possède depuis 2009 la salle voisine du Trianon. En 2014, il ne reste plus grand-chose de l'Elysée-Montmartre, ce lieu symbolique de Montmartre où le peintre Toulouse-Lautrec a puisé une partie de son inspiration et où Coluche a fait ses débuts dans les années 1970. La salle du 72 boulevard de Rochechouart, fondée en 1807 dans ce qui n'était alors que la périphérie de la capitale, a été ravagée le 22 mars 2011 par un incendie géant, attribué à un court-circuit électrique.

Offre musicale densifiée à Paris   

Malgré l'intervention de 80 pompiers, tout part en fumée. Ne reste plus que la façade noircie mais indemne, d'une salle classée monument historique depuis 1988, déjà détruite par un violent incendie en 1900. "C'est une part de l'identité de Paris qui a été atteinte, à travers ce lieu auquel sont associés tant de moments de notre mémoire culturelle partagée", réagit le maire de Paris, Bertrand Delanoë quelques heures plus tard. Chez les artistes aussi, l'émotion est réelle. "L'Elysée-Montmartre est une salle parisienne mythique et prestigieuse qui compte dans le coeur des artistes français et étrangers. J'y ai plein de souvenirs", dira le chanteur Benabar, avant de donner en juillet 2011 à l'Olympia un concert de soutien en compagnie de Bernard Lavilliers et Raphaël.
L'Elysée Montmartre détruit par le feu en 2011
 (Thomas SAMSON / AFP)
Le producteur Garance, locataire de la salle et programmateur du lieu depuis plus de 20 ans, ne s'en relevera pas. La Foncière du Marais, propriétaire de la salle, vend en 2014 au duo Labrousse-Nahmias qui a déjà réussit la rénovation du Trianon.

Mise à part la façade, il a fallu depuis raser l'ensemble et reconstruire cette halle à structure métallique. Salle, scène rétractable et mobile, nouvelles loges : les nouveaux propriétaires ont investi de "8 à 9 millions d'euros" dans les travaux, indique M. Labrousse, qui a pour projet d'étendre à terme la jauge à 1.750 places.

La réouverture de l'Elysée-Montmartre vient densifier l'offre musicale parisienne qui va aussi s'accroître cet automne avec la réouverture fin septembre de la salle Pleyel, ex-temple du classique désormais reconverti dans les musiques actuelles, avant celle du Bataclan attendue à la mi-novembre, un an après les attentats du 13 novembre 2015. Après - M -, l'Elysée-Montmartre va accueillir Petit Biscuit (25  octobre), Dinosaur Jr (31 octobre), Jake Bugg (7 novembre), The Shoes (18  novembre), Christophe Maé (26 novembre), Jeanne Added (7 au 9 décembre) ou Benjamin Biolay (20 décembre).

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