La première Intégrale (ou presque) de Michel Polnareff ouvre une malle aux trésors pour ses fans
Au fil de toutes ces chansons depuis "La poupée qui fait non" en 1966 jusqu'à "L'homme en rouge" en 2015, on (re)découvre l'immense mélodiste que demeure l'artiste fantasque et surdoué.
Premier Prix de solfège à 11 ans, il est repéré lors d'un crochet d'amateurs à l'automne 1965 par Lucien Morisse, le directeur artistique d'Europe N°1 et patron du label "AZ" qui le convainc d'enregistrer. Il accepte de chanter en français - ce qu'il ne souhaitait pas - à condition de garder son nom et d'être accompagné, à Londres, par Jimmy Page, à l'époque guitariste des Yardbirds avant de rejoindre Led Zeppelin, et par John Paul Jones, futur bassiste de Led Zeppelin.
Premier EP, premiers succès dont on retrouve pour la première fois en CD les versions anglaise, allemande et italienne. Dans la société française un peu corsetée du milieu des années 60, avec "L’amour avec toi" (interdit sur les ondes nationales avant 22 heures) et "Love me please, love me" sur le second disque, Michel Polnareff fait d’emblée figure d’électron libre et de relais dans la révolution mondiale des mœurs.
Versions alternatives, maquettes et bandes originales de films
L'anthologie décline de manière chronologique les 33 tours et 45 tours d'époque sans oublier des versions alternatives, des remixes, des maquettes et des documents introuvables comme l'album disco funk "Ménage à trois" de 1980 ou le CD simple "Go! Go! Monaco!" de 2001 composé à l'occasion du premier Pentathlon Pro Célébrités organisé par la Principauté de Monaco, un collector remis aux invités VIP. Le coffret propose aussi un CD entier consacré aux bandes originales de films composées par Michel Polnareff qui a su populariser certaines d’entre elles, ainsi "Ça n’arrive qu’aux autres" de Nadine Trintignant avec sa chanson poignante, ou "La folie des grandeurs" de Gérard Oury dont le thème servit même longtemps d’indicatif radio.Concerts inédits, les vraies pépites
Mais les inédits en public constituent les vraies pépites de cette Intégrale, une malle aux trésors au contenu inestimable. D’abord le concert au Théâtre Beaulieu de Lausanne en avril 1967 avec un inédit, "O rock my soul" de Peter, Paul & Mary, puis le "Musicorama" d’Europe N°1 d’Octobre 1967 en première partie de Dalida à l’Olympia présenté par Robert Marcy évoquent le showman en gestation avec des accents très rock.On le retrouve ensuite en 1972 à Tokyo, un vinyle édité seulement au Japon avec deux inédits classiques du rock, "Great balls of fire" de Jerry Lee Lewis et "Jenny Jenny" de Little Richard ; puis de nouveau à l’Olympia en avril 1973, le show "Polnarêves" enregistré par Europe 1. L’animal de scène s’est réalisé.
Enfin le concert mythique du Forrest National à Bruxelles du 26 octobre 1975, diffusé en direct sur RTL. Alors exilé aux Etats Unis à la suite de ses déboires financiers et ne pouvant séjourner en France sous peine d’être arrêté, Michel Polnareff avait donné rendez-vous en Belgique à ses fans venus par trains et cars spécialement affrétés par la radio pour un événement qui a commencé avec deux heures de retard, la sono de l’artiste avait été bloquée à la douane. De mémoire de tous les heureux spectateurs, cette soirée fut un moment inoubliable restitué dans cette Intégrale.
Un parcours hors normes
Cette somme de chansons intitulée "Pop rock en stock" accompagnée d’un livret de 48 pages richement illustré révèle la face lumineuse d’un personnage énigmatique et excentrique, une nature complexe faite d’intransigeance et de provocation. Le coffret permet enfin de mesurer la singularité d’un parcours hors normes dont les compositions inspirées appartiennent désormais au patrimoine de la chanson française.Michel Polnareff "Pop rock en stock"
L’Intégrale (ou presque) chez Universal
Sortie le 8 décembre 2017
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.