"La symphonie tombée du ciel" : le spectacle inclassable qui redonne envie de croire aux miracles

Au théâtre de l'Athénée à Paris, le metteur en scène musicien Samuel Achache et l'orchestre "La sourde" jouent des musiques composées à partir de témoignages anonymes, sur le concept de miracle.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Samuel Achache dans "La symphonie tombée du ciel" (JOSEPH BANDERET)

Croyez-vous encore aux miracles ? C'est la question que pose une joyeuse bande de musiciens de formation classique, qui sont aussi parfois issus du théâtre, dans La symphonie tombée du ciel. Le metteur en scène et musicien Samuel Achache a imaginé ce spectacle inclassable avec Florent Hubert, Antonin Tri-Hoang, et Eve Risser et l'orchestre "La sourde".

Ils et elles sont 16 sur scène, pour un concert augmenté de paroles, chorégraphié comme une pièce absurde et mélancolique, loin des conventions de la musique classique. Le spectacle est un miracle en soi, c'est cette notion qu'ils ont interrogée en menant des interviews auprès d'anonymes, leur voix est sur scène via des haut-parleurs rétros.

En Italie, à Naples, ou en France, ils ont trimbalé leur micro et imaginé la musique qui accompagnerait ces témoignages : "La plupart des miracles n'ont plus du tout la place qu'ils avaient à une certaine époque, explique Samuel Achache. Notamment avec les avancées de la science qui explique de plus en plus de choses."  Florent Hubert a constaté de grandes différences entre les témoignages recueillis en France et en Italie : "Ce qui est marrant, c'est qu'à Naples, les gens spontanément répondent que oui, forcément, on y croit ! Ils n'ont pas du tout la même pudeur par rapport à leurs croyances." 

"Les miracles n'ont plus la place qu'ils avaient. Mais par l'intime, il y a quelque chose qui résiste à ça."

Samuel Achache, metteur en scène

à franceinfo

Musicalement c'est un voyage savant et profane, qui évoque autant Gustav Mahler que les fanfares populaires ou le cinéma en noir et blanc. Moment tragique et burlesque, une voix raconte une avalanche à l'issue miraculeuse. La voix entendue sur scène est celle d'un récit minutieux, haletant, que Samuel Achache vient interrompre par une explication loufoque de ce qu'est une plaque à vent : "Le narrateur raconte une histoire à suspense, il retarde ses effets, décrit la montagne, il pose le paysage et Florent a composé la musique qui nous fait voir ce paysage." 

Composer de la musique sur les intonations de la voix, Monteverdi le faisait déjà, dit Florent Hubert. Ici, cet exercice ludique unit musique et théâtre, une porte d'entrée formidable pour le public qui n'oserait pas aller vers ces univers : "Ce que j'adore, c'est quand Samuel écoute ma musique et qu'il voit aussitôt une idée de mise en scène, ça parle aux gens." 

La folie douce et mélancolique de Samuel Achache nous avait déjà enchantés dans ses précédents spectacles, comme Fugue ou Sans tambour, mariages très créatifs du théâtre et de la musique. Ici le théâtre est moins présent, mais le miracle opère quand même. 

La symphonie tombée du ciel au théâtre de l'Athénée jusqu'au 28 septembre.

Le reportage de Thierry Fiorile

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