Le centenaire du compositeur Pierre Boulez en 2025 célébré par des éditions inédites et des concerts
L'année 2025 marque la célébration du centenaire de la naissance du compositeur Pierre Boulez : concerts, éditions inédites et commandes à des compositeurs contemporains sont prévus pour célébrer ce musicien avant-gardiste, pédagogue recherché et bâtisseur d'institutions. Il s'agit de "refléter et faire vivre sa personnalité", selon le commissaire de l'événement, Laurent Bayle, ex-directeur général de la Philharmonie de Paris.
"Pierre Boulez était un géant" dont l'œuvre "fait honneur à la France et rayonne à travers le monde", a souligné pour sa part la ministre de la Culture Rachida Dati dans un discours.
Œuvres en devenir
Boulez avait fait de plusieurs de ses partitions des "work in progress" (œuvres en devenir) modifiables, explique Laurent Bayle, qui entretint des relations professionnelles privilégiées avec lui. "Il avait édité un catalogue, dans lequel certaines ne figuraient pas". Or "des chercheurs, universitaires, musiciens demandent de pouvoir les jouer". L'année 2025 est donc l'occasion d'intégrer plusieurs opus au catalogue.
Les ayants droit ont décidé d'éditer cinq œuvres de jeunesse pour piano (1943-1945), dont Psalmodie 0, Nocturnes ou encore Thème et variations pour la main gauche. Les pianistes pourront librement s'en saisir à partir de cette année.
Deux autres œuvres, Polyphonie X (1951), écrite pour 18 instruments, et Poésie pour pouvoir (1958), pour bande magnétique et orchestre, avaient été retirées du catalogue par Boulez, qui "n'en était pas satisfait". Elles vont être jouées en 2025, "avec l'intention de les éditer" à l'issue de cette célébration, selon M. Bayle.
Enfin, Notation VIII pour orchestre, restée inachevée du fait de la disparition du compositeur en 2016, est en cours de finalisation, par le compositeur Philippe Manoury. Elle sera éditée et une "création mondiale", par l'Orchestre de Paris, est programmée début 2027.
Hommages et transmission
Les concerts démarrent lundi 6 janvier à la Philharmonie de Paris, institution dont Pierre Boulez est le père spirituel, dans la grande salle qui porte son nom. Au programme, notamment, Répons, l'une de ses œuvres majeures, qui magnifie les possibilités de transformation du son, en temps réel, par l'électronique, avec des artistes de l'Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam). D'autres suivront, au fil de l'année, au théâtre des Champs-Élysées, à la Maison de la Radio, à l'Ircam, à l'Auditorium-Orchestre national de Lyon, au festival Printemps des arts de Monte-Carlo...
Ses œuvres seront aussi jouées en Allemagne (Baden-Baden, Berlin, Francfort, Leipzig), où Boulez s'était exilé au début des années 1960, en Grande-Bretagne, Autriche, Finlande, aux États-Unis, Canada, Japon... Pour rendre hommage à celui qui aimait la correspondance entre les disciplines, une de ses œuvres sera chorégraphiée et dansée par la compagnie de Benjamin Millepied (26 et 27 mars).
Dix-neuf commandes sont passées à des compositrices et compositeurs d'aujourd'hui. Elles sont financées en partie par la Fondation Pierre Boulez et par l'Ircam, l'Ensemble intercontemporain et l'Académie du Festival de Lucerne, trois institutions fondées par le compositeur et chef d'orchestre.
En outre, un site internet dédié, pierreboulez.org, développé par la Philharmonie, voit le jour lundi : il recense toutes les manifestations. Il propose aussi le catalogue de ses œuvres et des archives audiovisuelles.
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