Le chanteur belge Arno est mort à l'âge de 72 ans, annonce son agent
Le chanteur belge, qui était encore sur scène il y a quelques jours, était atteint d'un cancer du pancréas depuis 2019.
Le chanteur belge Arno, connu notamment pour sa reprise des Filles du bord de mer de son compatriote Adamo, est mort à l'âge de 72 ans, a annoncé samedi 23 avril son agent Filip De Groote, cité par la télévision flamande VRT et Le Soir.
Le chanteur, qui luttait contre un cancer du pancréas depuis 2019, avait dû annuler en juillet dernier tous ses concerts prévus en France, Belgique, Suisse et Pays-Bas jusqu'à la fin 2021, ses médecins lui ayant prescrit "du repos".
Sur scène jusqu'au bout
"Il va nous manquer à tous, à sa famille, à ses amis et à ses musiciens. Il sera toujours avec nous grâce à la musique qui l’a maintenu en vie jusqu’à la fin", a déclaré dans un communiqué Filip De Groote.
Après de nombreux reports, Arno, auto-revendiqué "accro" à la musique qui, disait-il, l'avait "sauvé", était finalement remonté sur scène en février 2022, programmant une demie douzaine de dates à Bruxelles et à Ostende, sa ville natale. Durant ses derniers shows, l'artiste, assis devant un micro, visage amaigri, faisait régulièrement allusion devant son public à son état de santé.
Un album posthume à paraître
Selon VRT, le chanteur à la voix rocailleuse, parfois décrit comme "le Tom Waits belge", travaillait dans les dernières semaines de sa vie à un nouvel album, qui sortira à titre posthume. "Le disque n'est pas encore terminé", a précisé Filip De Groote. "Nous préférons le finir tranquillement plutôt que de le sortir rapidement."
Né le 21 mai 1949 à Ostende, ville côtière flamande à laquelle il est resté très attaché et qu'il évoque dans ses chansons, Arno Hintjens avait débuté sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 80, avec notamment Putain, Putain ("Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des Européens"), un titre repris récemment en duo avec un autre Belge, Stromae.
Chanteur inclassable et libre
C'est en solo qu'il s'est ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme Les yeux de ma mère ou les reprises dont il s'était fait une spécialité, en particulier Les Filles du bord de mer d'Adamo, mais aussi Le Bon Dieu de Jacques Brel ou Elisa de Serge Gainsbourg.
Chanteur inclassable, mélangeant blues, rock'n'roll, punk et bal musette, poète du plat pays, amoureux des mots, des femmes et de la liberté, le déglingué Arno ne s'est jamais arrêté de créer, de chanter et de raconter ses histoires et ses peines de coeur noyées dans l'alcool - son titre Santé raconte les déboires de tous les cocus du monde entier.
Parolier insatiable, travailleur acharné, il a écrit des centaines de titres en anglais, français ou flamand et laisse une quinzaine d'albums en solo. Dans le dernier, un disque bouleversant baptisé Vivre, paru en 2021, il reprenait nombre de ses succès en version piano-voix en compagnie du jeune pianiste lillois Sofiane Pamart.
"J'ai eu une vie merveilleuse"
C'est d'ailleurs sur scène qu'il se sentait le plus vivant, avait-il confié le 23 mars dernier, il y a tout juste un mois, à Augustin Trapenard dans l'émission Boomerang sur France Inter. "J’ai eu une vie merveilleuse, j’ai voyagé partout dans le monde grâce à la musique, j’ai joui de la vie. Je prends ce bonheur avec moi. Merci la vie ! Mais maintenant, dans mon état… Aujourd’hui prime", ajoutait-il. Car "dans l’état dans lequel je suis aujourd’hui, le passé n’existe plus, seule compte la vérité".
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