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Le marché de la musique s'enfonce dans la crise

A la veille de l'ouverture du Midem, à Cannes, les producteurs ont dévoilé les premiers chiffres de 2007 : le marché a perdu environ 17% l'année dernière. Soit une baisse de 50% en cinq ans, que le numérique ne parvient pas à compenser.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © RF / Laëtitia de Germon)

L'intégralité des chiffres de 2007 sera dévoilée lundi, dans le cadre du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale) qui s'ouvre demain à Cannes.
_ Mais la tendance est déjà connue. Pas de surprise, le marché a connu une nouvelle année de baisse, qui devrait se situer à environ - 17%. "Année pourrie", selon les dirigeants du Snep, le syndicat national de l'édition phonographique, qui évoquent "un marché de gros hors taxe qui devrait représenter moins de 800 millions d'euros". C'est la première fois que le secteur passe sous ce seuil symbolique. Une situation que les producteurs de musique attribuent très largement au téléchargement pirate en ligne.

Les ventes numériques progressent peu

Car le numérique "légal" ne parvient pas à compenser la crise du disque : les ventes sur support physique, comme les CD et les DVD sont en forte baisse (-22% par rapport à la même période en 2006). Quant aux ventes du numérique, elles sont certes en hausse, mais une hausse beaucoup plus modérée que prévu, à peine 15 à 20%, contre + 30% en 2006. Une faible progression en partie due à la perte de vitesse du marché des sonneries de téléphones portables. Surtout, le numérique ne représente encore que 8% des ventes totales... une goutte d'eau dans la mer.

Les maisons de disques subissent donc de plein fouet la crise. EMI, l'une des quatre "majors" de l'industrie, est ainsi contrainte par son nouveau propriétaire de supprimer 5.500 emplois dans le monde, soit un tiers de ses effectifs.

Les majors misent sur les concerts

Dans ce contexte sinistré, certaines maisons de disques lorgnent sur la bonne santé du marché du "live". Ainsi, Warner Music France a racheté Jean-Claude Camus Productions, la société qui produit les concerts de Johnny Hallyday et de Michel Sardou. D'autres maisons passent des contrats "à 360°" avec les artistes, des contrats qui incluent sortie des disques, concerts ou encore produits dérivés...

En France, les maisons de disques comptent également beaucoup sur l'accord sur l'offre culturelle en ligne, signé fin novembre à l'Elysée, à la suite de la remise du rapport Olivennes. Un accord qui prévoit une série de mesures pour freiner le piratage et stimuler l'offre légale en ligne.

Céline Asselot avec agences

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