Le Metropolitan Opera fête ses 50 ans avec un show de cinq heures
La salle de 3.800 places aux plafonds chargés d'or, avec ses énormes lustres et ses fresques signées Marc Chagall, était pleine pour ce concert marquant le 50e anniversaire non pas de la naissance du Met vieux de 134 ans mais de la première saison qui suivit son déménagement au Lincoln Center.
Cette première saison, ouverte par "Antony and Cleopatra", du compositeur américain Samuel Barber, avec la soprano Leontyne Price, avait vu défiler le ténor italien Franco Corelli, la soprano suédoise Birgit Nilsson ou la cantatrice australienne Joan Sutherland. Deux ans plus tard, le ténor italien Luciano Pavarotti faisait sa première apparition au Met dans "La Bohème".
Ils étaient quarante grands noms de l'opéra, de l'Espagnol Placido Domingo à la populaire soprano Renee Fleming, pour célébrer cet anniversaire. Avec en invité surprise le baryton russe Dmitri Hvorostovsky, atteint d'une tumeur au cerveau et qui a abandonné la scène en 2016, que le public a salué par une ovation debout. Malgré son apparence fragile et sa démarche un peu hésitante, il a retrouvé son énergie pour chanter un air de "Rigoletto" de Giuseppe Verdi, qui lui a valu une deuxième ovation.
Des paris sur l'avenir
Un show de cinq heures qui passait d'un genre à l'autre et d'un opéra au suivant, à chaque fois accompagné d'un décor idoine, souvent avec l'aide de la vidéo. Vidéo également pour montrer de temps à autres - le temps d'un changement de décor- des images de la première soirée en 1966, ou des plus grands moments de ces 50 années d'opéra. Ou encore comment les lustres originaux de la grande salle ont été "inventés" par... des éclaboussures involontaires de peinture sur un dessin de l'architecte Tadeusz Leski.Cet anniversaire arrive pour le Met à un moment difficile pour l'opéra en général aux Etats-Unis, avec des recettes en baisse et un public vieillissant qu'il peine à remplacer. Et certaines parties du spectacle étaient également des paris sur l'avenir. Avec des aperçus de la saison à venir mais aussi l'apparition de nouveaux chanteurs, pour montrer que la relève est assurée.
Ainsi la soprano sud-africaine Pretty Yende a chanté avec le baryton polonais Mariusz Kwiecien, un duo tiré de "Don Pascuale", de Donizetti, et avec le baryton-basse Eric Owens un extrait de "Porgy & Bess" - deux des programmationsà venir du Met. Et deux vedettes montantes parmi les chanteurs américains, la soprano Angela Meade et le ténor Michael Fabiano, ont accompagné la basse autrichienne Gunther Groissbock dans un air de "I Lombardi", de Verdi.
Le gala a célébré des artistes en fin de carrière, comme le chef d'orchestre et directeur musical honoraire James Levine, qui quittera bientôt le Met après 40 ans, le seul de la soirée avec Hvorostovsky à avoir eu l'honneur d'une ovation debout. Levine a dirigé l'orchestre pour la dernière partie de la soirée, avec notamment Placido Domingo et Renee Fleming dans un duo tiré de "Thaïs", de Massenet, avant de conclure sur les choeurs d'"Aïda", accompagnés d'un défilé de photos des plus grandes stars ayant chanté sur la scène du Met.
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