Le siffleur Curro Savoy prépare un nouvel album
En 2008, les spectateurs d'une émission destinée à découvrir d'incroyables talents virent arriver un monsieur avec sa guitare qui siffla devant le jury le thÚme du "Bon, la Brute et le Truand". Ce jour là , le grand public et les jeunes générations (re)découvrirent Curro Savoy et son sifflet, instrument intact de son succÚs grùce auquel il fit carriÚre.
C'est dans un radio-crochet que la carriĂšre de Curro Savoy dĂ©buta. En 1956, Curro a 12 ans. Il vit Ă Andujar, au Nord-Ouest de l'Espagne, dans une famille qui ne roule pas franchement sur l'or. Pour aider sa mĂšre, il dĂ©cide de participer Ă un radio-crochet. Son cousin lui apprend deux accords de guitare et le jour J, il interprĂšte une chanson d'Elvis Presley. Mais deux accords, c'est peu. Alors quand le garçon sĂšche Ă la guitare, il se met Ă siffler. Impro totale. SuccĂšs aussi. RepĂ©rĂ© par un manager, il se met Ă enregistrer des musiques de film. Parmi elles, celles d'Alessandro Alessandroni siffleur attitrĂ© d'Ennio Morricone et qui sont les signatures intemporelles des films de Sergio Leone. De cette Ă©poque, Curro Savoy ne tirera pas beaucoup de bĂ©nĂ©fices. Trop jeune et trop naĂŻf, il ne signe pas de contrat et son nom n'apparaĂźt mĂȘme pas au gĂ©nĂ©rique.
Mais ce talent naturel qu'il dit ne jamais avoir travaillé ne se limite pas à son interprétation de "Pour une poignée de dollars" ou au "Bon, la Brute et le Truand". Curro Savoy est capable de siffler tous les registres, de la bossa nova en passant par le folk et le jazz. On a pu l'entendre en 2004 sur Les Contes de l'horloge magique, trois films muets d'animation du cinéaste russe des années 20, Ladislas Starewitch. Un compositeur français, Jean-Marie Sénia, a écrit une partition et fait appel à Curro Savoy.
Le sifflet de Vanessa Paradis dans la pub Coco Chanel, c'est également lui. A l'époque, Jean-Paul Goude l'avait choisi parmi quatre autres siffleurs (dont notre Micheline Dax nationale) simplement en l'entendant siffler au téléphone. Il a tendance à dire que c'est parce qu'il met tout son coeur dans son sifflement qu'il fait la différence.
Aujourd'hui, Ă 66 ans, Curro Savoy continue sa route et pour Ă©viter de perdre son instrument, il l'a assurĂ©. 420 000 euros pour protĂ©ger sa bouche et sa dentition qui a Ă©tĂ© moulĂ©e avec prĂ©cision par un dentiste, au cas oĂč. La sĂ©curitĂ©...pour une poignĂ©e d'euros.
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