Les Beatles s'offrent au "streaming" pour Noël
Jingle Bells ne sera pas le hit de Noël cette année. Sûrement pas avec ceci en face...
Au lit "Petit papa Noël" !
Le père Noël, Santa Klaus et tous les vieux bonshommes rouges, verts ou couverts de charbon peuvent demander à leurs lutins de leur servir un chocolat chaud au lit et mettre un casque pour écouter tomber la douce nuit. Cette année, c'est Lennon, McCartney, George Harrisson et Ringo Starr qui font la distribution musicale.
Après avoir longtemps boudé internet, les Beatles ont décidé de rejoindre les plateformes d'écoute en ligne sans téléchargement à partir de Noël. A partir de minuit, dans la nuit de ce jeudi 24 décembre, le catalogue du groupe légendaire sera disponible chez les poids lourds du streaming. Histoire de faire les choses en grand, il faudra attendre le top de son fuseau horaire pour entrer dans cette version numérique du temple du rock : 00h01 dans chaque pays.
Gros enjeux financiers
Ringo Starr célèbre à sa façon, sur son compte Twitter, cette piqûre de rappel de la "beatlesmania" sur son compte Twitter, à grands coups d'émoticônes, et le site officiel du groupe orchestre ce lancement avec photos, vidéo et extraits des plus grands succès des "Fab Four" : Let it be , Hey Jude ou Help!
I am excited I hope you are too peace and love strawberry fields forever. ✌️ pic.twitter.com/R1WojbzYmA
— #RingoStarr (@ringostarrmusic) December 23, 2015
Derrière l'évènement musical et les sourires se cachent - à peine - de gros enjeux financiers. Les Beatles représentent la "Rolls Royce" des ventes de l'industrie du disque. Dix ans d'existence, 600 millions d'albums vendus : les chiffres du mythe. Le label Universal veille jalousement sur ce joyau de son catalogue et le distille au compte-goutte. Tout particulièrement sur le web, où le marché musical est encore loin de la consolidation.
Neuf plateformes
Impossible de connaître les conditions du marché passé entre les plateformes de streaming et le label pour que les Beatles acceptent de se retrouver en ligne, mais c'est quoi qu'il en soit une victoire pour les Spotify, Apple Music, Slacker, Deezer, Tidal etc., soit neuf plateformes au total. Jusqu'ici, la méfiance était telle que le groupe de Liverpool avait attendu sept ans avant d'accepter d'être vendu sur iTunes, la boutique en ligne d'Apple.
"Le streaming, c'est un peu comme de la musique jetable "
Les plateformes de streaming sont critiquées par de nombreux artistes, qui leur reprochent des compensations dérisoires. Ainsi, l'an dernier, la chanteuse américaine Taylor Swift s'était-elle retirée de Spotify pour aller sur Apple Music après amélioration des versements aux artistes. "Le streaming, c'est un peu comme de la musique jetable ", tacle la Britannique Adele, qui refuse de mettre son dernier album, "25" sur cette voie. Ce qui ne l'a pas empêché de devenir l'album le plus vendu à sa sortie aux Etats-Unis, après quatre semaines d'exploitation. Tout comme les Beatles jusqu'à présent, Led Zeppelin ou AC/DC ont longtemps hésité et d'autres, comme Neil Young ou Tom Yorke, de Radiohead, refusent toujours.
Supports physiques dépassés
Ces réticences le marché ne cesse de croître. Le Suédois Spotify, qui tient la corde, revendique 75 millions d'utilisateurs, dont 20 millions payants sur ses applications sans publicité. Tous supports numériques confondus (streaming et téléchargements), les ventes ont pour la première fois égalé les recettes des supports physiques en 2014. Et dans 37 pays, elles les ont dépassé, selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique. Dans ces conditions, le numérique, et l'écoute en ligne en particulier, fait figure de débouché incontournable.
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