Les Trans Musicales 2015 dévoilent une cuvée pleine de promesses
Sur la scène de l'Aire Libre, qui a permis au cours des 36 précédentes éditions de lancer, dans l'Hexagone comme en Europe, des dizaines de perles parmi lesquelles Nirvana, Björk ou Stromae, et l'année dernière la Française Jeanne Added, c'est l'électronique qui prendra en décembre ses quartiers.
Le groupe français Paradis, constitué de Simon Meny et Pierre Rousseau, y lancera sa toile de house et de chants planants qui évoquent un Souchon - dont ils ont repris la "Ballade de Jim" - voire un Daho, modernes aux rythmes marqués. Deux autres groupes électroniques, celui de la Française Louise Roam et Kaang, un groupe qui mêle les inspirations de la scène électronique réunionnaise et d'un artiste du Lesotho, complètent ce plateau libre.
Dans une veine cousine, le Nantais LenParrot, seul avec des machines, viendra distiller la drôle de pop R'n'B de son album "Aquabonism", avec sa voix haut perchée posée sur une musique électronique planante... Autre groupe planant et nantais, tout droit sorti du conservatoire et pour autant furieusement inclassable, les Inuït, dont la voix rappelle furieusement Kate Bush, seront de la danse.
Toujours en électronique mais cette fois fort pêchu et venu de l'autre bout de la planète, le groupe sud-coréen Idiotape promet de mettre le feu, avec son mélange d'électronique pure et de vraie batterie déchaînée. Pour les amateurs de musique plus "classique", le rock est là, bien sûr, servi par des pépites dénichées à l'autre bout du monde.
"Classique" et "Omni"
Coup de coeur pour The Dizzy Brains, un pur son punk-rock qu'on croirait tout droit sorti du Londres des Clash et qui pourtant jaillit de Madagascar et dénonce avec la même force la vie de misère des Malgaches, au point d'être, selon Jean-Louis Brossard, interdit de programmation sur les radios de l'île.Pour la soul, pour le rock, pour la voix, les Vintage Trouble, qui ont assuré les premières parties des Rolling Stones ou AC/DC, balancent un son vintage comme l'indique leur nom, mais allié à une solide dose d'autodérision. Pas encore mort mais déjà réincarné, il y a aussi du Mick Jagger jeune dans le chanteur hollandais du groupe Dewolff. Des Doors peut-être aussi.
Autre "patte" des "Trans", les mélanges puissants venus d'ailleurs: un Jimi Hendrix qui revit entre les mains touareg d'Imarhan, les imprononçables Okmalumkoolkat d'Afrique du Sud, qui mêlent avec bonheur rap et électro, ou encore la techno pure du Brésilien Alex Stein.
Aux "Trans", il y a toujours des "Omni, "objets musicaux non identifiés". Les "3somesisters", groupe formé par les choristes de Yael Naim, inventent une pop "transgenre" au sens propre et figuré: la femme s'habille en femme, les hommes - turbans, barbes, maquillage et décolletés- aussi, et ils mêlent leurs voix puissantes dans une pop baroque et électronique complètement inclassable.
Et puis il y a toujours les "chouchous" de Brossard, qu'il repasse mine de rien plusieurs fois en présentant sa cuvée: cette année, c'est la Grecque Monika, complètement éclectique avec sa belle voix grave, venue à la soul disco pure après deux albums pop et folk.
Les 37e Trans Musicales programment quelques 75 groupes musicaux, mais aussi plusieurs spectacles de danse à Rennes du 2 au 6 décembre. Le pass trois jours est à 66 euros.
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