"Les vinyles sont fabriqués un par un" : pour réduire les délais de production, un label se lance dans la fabrication de disques en Vendée
Face à la demande grandissante et les longs délais de fabrication, quatre associés détenteurs d'un label de blues, ont décidé de fabriquer leurs propres vinyles. Ils viennent d'ouvrir une usine de pressage de disques en Vendée.
Ces dernières années, le succès des vinyles ne décline pas, au contraire. Aujourd'hui, ils représentent un tiers des ventes physiques dans la musique en France. Quatre passionnés l'ont bien compris et se sont lancés dans la fabrication de vinyles à Montaigu-Vendée (en Vendée), avec l'installation d'une usine de pressage.
C'est dans un parc d'activité à l'extérieur de Montaigu qu'est installé B-Side Factory dans un bâtiment neuf de 300m2. Le premier vinyle est sorti d'ici en août 2022, un peu plus d'un an après le lancement du projet. Tout est parti d'André Brodzky et de son associé François Maincent, propriétaires du label de blues Dixiefrog. "Quand on a racheté Dixiefrog, il y a trois ans, les délais de fabrication d'un vinyle se comptaient en semaines, assure André Brodzky, Puis c'est rapidement passé à six voire huit mois et aujourd'hui c'est 10 ou 12 mois. Donc on s'est dit que si on prenait ça en main nous-même, ça résoudrait beaucoup de problèmes."
L'atelier est le cœur de B-Side Factory. Au sol, des dizaines de sacs de billes de PVC de toutes les couleurs sont posés. Les billes, matière première des vinyles côtoient une impressionnante machinerie. "Pour faire des vinyles, il faut de la vapeur", explique François Maincent en montrant une chaudière "grande comme un camping car". "C'est énorme parce qu'il faut sortir une vapeur à 180 degrés pour pouvoir faire fondre la matière première dans les moules." À côté, le groupe froid va envoyer du froid pour figer le PVC juste après la fonte, "sinon le disque est mou comme une crêpe".
600 à 800 vinyles par jour
Au total l'installation a coûté près de 600 000 euros, pour une activité entre l'industrie et l'artisanat. Il a fallu plusieurs mois aux quatre associés pour maitriser les enjeux techniques. "On utilise des presses semi-automatiques avec une intervention humaine de notre opérateur. Les vinyles sont fabriqués un par un", note Michèle Ferrand, l'une des associées. Aujourd'hui avec leurs deux presses, la société est en capacité de produire entre 600 et 800 vinyles par jour.
Les commandes peuvent aller jusqu'à 2000 exemplaires. Les clients, français ou étrangers, sont des labels indépendants ou des artistes autoproduits. Pour eux, il très difficile aujourd'hui de trouver une usine qui accepte de presser des vinyles en quantité limitée. Avant même son démarrage, B-Side Factory avait enregistré trois mois de commandes fermes notamment pour des séries spéciales. "On fait des vinyles de couleurs, des mélangés de couleurs, qu'on appelle des splatter, des marbrés, des objets uniques et c'est ce qui plaît à notre clientèle", François Maincent. B-Side Factory est promise à un bel avenir. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, les fabricants ne peuvent répondre qu’à 50% de la demande de vinyles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.