"J'hallucine, on ne me connaissait pas il y a quelques mois" : Barny Fletcher, la découverte de Lollapalooza Paris
Rencontre avec une étoile montante de la scène londonienne, qui s'est produit au festival Lollapalooza Paris samedi 20 juillet.
On avait annoncé que Barny Fletcher était un des concerts à ne pas manquer au festival Lollapalooza Paris. C’est même, parmi les quelques 50 artistes programmés, la découverte de cette édition 2019.
Samedi 19 juillet, l’Anglais avait l’honneur d’inaugurer l’Alternative stage powered by Greenroom. “En tout, c’est mon septième concert”, sourit le garçon au visage encore enfantin, à la sortie de son show, qui aura duré une petite demi-heure.
“J’hallucine quand je vois mon nom sur les portes des loges"
La tête enfouie sous une casquette floquée “I love Paris”, un foulard rouge tombant de chaque côté, le rappeur est monté sur scène (accompagné d’une bassiste, d’un batteur et d’un guitariste aussi au synthé) confortablement vêtu d’un jogging trois bandes, le visage planqué derrière de grosses lunettes en plastique. Peut-être pour masquer des cernes ? Barny nous confie qu’il n’a pas beaucoup dormi la nuit dernière. La veille, il jouait - son sixième concert, donc - au festival FIB à Benicàssim, en Espagne.
La vie en tournée, il n’y est pas habitué. “Cela fait seulement quelques mois que le monde connaît mon nom”, plaisante l’Anglais à la gueule d’ange. "Tout ça, c'est tout nouveau pour moi", reprend-t-il plus sérieusement.
Il a encore du mal à croire à la tournure que prennent les événements. “J’hallucine quand je vois mon nom sur les portes des loges, à côté de ceux de grandes stars”, confie le garçon de 21 ans, qui partageait l'affiche avec Lana Del Rey la veille.
Au mois de mai dernier, il a sorti sa première mixtape chez TaP Records (Ellie Goulding, Dua Lupa), contenant sept titres explosifs. De véritables petites bombes sucrées et chargées d’énergie, blindées d’influences. Il y expose ses talents de rappeur, de chanteur, et d’auteur.
Dylan, les Beatles et Drake
Si la musique a toujours fait partie de sa vie, Barny a commencé à rapper il y a peu. “Il y avait toujours de la musique à la maison”, explique le blondinet, biberonné à Bob Dylan et aux Beatles. Aujourd’hui, il se dit inspiré par le travail de Tyler, The Creator ou de Drake, “même si je suis moins fan de ce qu’il fait aujourd’hui”, commente-t-il.
Les beats old school sur lesquels il pose son flow contagieux rappellent les bandes-son de jeux vidéos des années 2000, comme SSX ou Tony Hawk. Cette comparaison ne lui parait pas complètement fortuite, mais maintenant qu’il s’est lancé dans la musique, il explique ne plus avoir le temps de jouer. “Il faut que je continue à travailler, en studio et à la maison”, assure le jeune homme, qui a écrit la plupart de ses chansons dans sa chambre.
Bien déterminé à se faire un nom dans le milieu, Barny espère sortir une deuxième mixtape dans l’année, “avec des chansons plus chantées”, confie-t-il. Pas question pour cet artiste polyvalent de s’enfermer dans un genre: “J’ai envie de faire des choses plus accessibles”, poursuit-il.
Au delà de son débit soutenu, Barny Fletcher a une vraie voix de chanteur. Légèrement cassée et toujours maîtrisée, elle peut glisser dans les aigus, comme on l'entend sur le titre Game Over.
Un garçon de la campagne exilé à Londres
Barny Fletcher est né et a grandi dans la campagne britannique de Somerset. “Il ne se passe rien, mais ça fait du bien d’y retourner de temps en temps” souffle le rappeur, désormais exilé à Londres.
Après le lycée - où il chantait dans un groupe d'indie rock dont il tient à taire le nom - il décide de prendre une année sabbatique pour réfléchir à ce qu’il veut devenir. Il voyage à Los Angeles, et au Canada, où il travaille dans des hôtels et des restaurants. De retour dans son Angleterre natale, il se met à rapper. Et quand on entend l’aisance (et l’allure) avec laquelle Barny Fletcher crache ses textes, on a du mal à croire qu’il s’est mis au hip-hop si récemment.
Si le produit est - sans aucune réserve - de qualité, l'emballage a aussi son importance. Bagues aux doigts, motifs léopard et couleurs criardes; Barny Fletcher cultive son image d'artiste singulier stylé et décalé, des réseaux sociaux à ses clips. Des clips conçus comme des court-métrages, acidulés, rythmés et colorés, à l'image de sa musique.
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Dans cinq ans, Barny s'imagine bien en tête d'affiche des plus grands festivals. "Tant que je n'ai pas à retourner travailler dans des restaurants, je suis content", plaisante-t-il. Déjà remarqué par l'américain DJ Shadow qui a produit son titre Found It, il y a peu de chance que l'ascension de Barny Fletcher s'arrête en si bon chemin.
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