Mais que fait The Police ?
"J'ai pris ma décision. Je me suis dit que nous ne pouvions pas être plus populaires". C'est ainsi que Sting justifie la dissolution en 1984 de son groupe, The Police. Depuis 1978 et la sortie du single Roxanne, le trio règne sur la planète pop. En cinq ans, cinq albums et une vingtaine de tubes, il imprime sa marque dans l'histoire, avec son mélange d'énergie rock et de reggae blanc.
Soudain, en pleine gloire, quelques mois après la tournée promotionnelle du chef d'oeuvre Synchronicity, les dissensions au sein du groupe signent son arrêt de mort... au grand désespoir de ses dizaines de milliers de fans. Le bassiste et chanteur Sting se consacre alors au cinéma et à une carrière solo qu'il mène avec succès, le batteur Stewart Copeland se lance dans l'écriture de musiques de films et le guitariste Andy Summers retourne à ses premières amours, le jazz fusion.
Sting avait toujours affirmé qu'il ne reformerait pas The Police. Une information jamais démentie par Stewart Copeland, qui reprochait au bassiste son égo démesuré et sa gestion dictatoriale du groupe. Le chanteur et le batteur, dont la mésentente était légendaire, en étaient même venus aux mains pendant une tournée aux Etats-Unis et avaient refusé de partager un studio pour l'enregistrement d'une compilation en 1986. Il faut croire que l'âge adoucit les plus revanchards : après avoir joué quelques titres à de rares occasions (événements privés, concerts de charité), le trio surprend la planète entière en février dernier et annonce une tournée mondiale de "retrouvailles" avec le public. L'âge, certes, mais surtout les retombées financières attendues : selon certains, les échecs des deux derniers albums de Sting ne seraient pas étrangers à cette reformation. Les tournées "come back" donnent en effet aux groupes vétérans un deuxième souffle de célébrité et l'occasion d'éditer compilations, DVD de concerts "live" et discographie complète en version remasterisée.
Reste le plaisir de voir ou revoir The Police sur scène et d'entendre les arpèges ciselés d'Andy Summers sur sa Fender Telecaster, le "beat" destructuré et le jeu de baguettes caractéristiques de Stewart Copeland, les accords de basse envoûtants et la voix féline de Sting reprenant enfin Message In A Bottle, Every Breath You Take ou Walking On The Moon avec sa formation originelle...
Anne Jocteur Monrozier
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