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Marseille porte de l'Afrique musicale pour la 24e Fiesta des Suds

Les légendes du reggae africain Alpha Blondy et son cadet Tiken Jah Fakoly, la grâce des Amazones d'Afrique, le meltingpot de Cheikh Lô ou la suavité capverdienne d'Elida Almeida : la 24e édition de la Fiesta des Suds à Marseille fait entendre la diversité musicale d'un continent avec trois jours et demi d'un savant bazar où se mêlent 200 artistes, musiciens et plasticiens.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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  (Jean de Peña)

"La Fiesta ce n'est pas qu'un festival, c'est un moment où la société se photographie. Et si l'on doit jouer un rôle, c'est celui de rendre la place de l'Afrique à Marseille", affirme le directeur artistique de la Fiesta depuis près d'un quart de siècle, Bernard Aubert.

Faire aussi bien avec moins

L'infatigable directeur ne cache pas que pour la fournée 2015, baptisée "Et si on s'aimait",  il a fallu faire aussi bien avec moins : un changement de majorité après les départementales dans les Bouches-du-Rhône, et un budget rogné de 25%. Mais Aubert est fier de la programmation "du plus petit budget des festivals du sud de la France" déclinant la présence samedi de The Do ou jeudi des Amazones d'Afrique. Lors de leur concert, elles seront accompagnées de Tiken Jah Fakoly, Jean-Louis Aubert et de Mouss et Hakim de Zebda.
Auparavant "mercredi, on commence avec les enfants comme dans tous les grands carnavals du monde", dit encore M. Aubert. Détaillant le programme de la "Fiesta des minots",  il énumère : de la danse urbaine, de la danse traditionnelle arménienne, de la musique Maloya, du cirque ou du street art.

Elida Almeida, petite sœur de la diva aux pieds nus

La déflagration africaine débute jeudi avec le retour de l'african reggae d'Alpha Blondy, accompagné de l'explosive section cuivre de Solar System pour propulser les douze titres du nouvel album de la star ivoirienne Positive energy. Plus tôt dans la soirée, la "petite sœur" de "la diva aux pieds nus" Cesaria Evora, Elida Almeida, va débrider la tradition capverdienne de la saudade en la mâtinant de folk syncopée de batuque (genre musical du Cap-Vert).
"Elida Almeida reprend la tradition mais elle fait avancer l'histoire. Ce n'est pas du Cesaria Evora réchauffé mais bien de la musique africaine contemporaine et vivante", explique Bernard Aubert. "On n'a pas peur de revendiquer le côté identitaire à condition qu'il fasse avancer les choses", poursuit-il.
 
La Fiesta, c'est un panorama de gens qui comptent dans la musique actuelle, du Sénégalais céleste et dégingandé Cheick Lô à la rock star du flamenco Diégo El Cigala. C'est aussi la reconnaissance de la jeune génération. "L'humour indispensable" des kids du rap Bigflo et Oli ou "l'énergie déjantée et surprenante" de Minuit, un formation montée par les héritiers des Rita Mitsouko, Simone Ringer et de Raoul Chichin, fille et fils de Catherine Ringier et de Fred Chichin...
Parmi ses découvertes-coup de coeur, Bernard Aubert cite encore les Coréens de Jambinai, avec leur pop electro transfigurée par la tradition orientale d'une kyrielle d'instruments coréens acoustiques.

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