Cet article date de plus de huit ans.

Midem, Eurosonic, MaMA : ces festivals de musique où les "pros" font leur marché

Le Midem, marché international de la musique, fête ses 50 ans à partir de vendredi 3 juin. Mais il est désormais loin d'être le seul rendez-vous à l'agenda des professionnels, propriétaires de salles, directeurs de labels ou programmateurs de concerts : les festivals dédiés aux "pros" sont de plus en plus nombreux, en France comme à l'étranger.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'un des "show-cases" propres à ces festivals pour les pros : ici le groupe sud-coréen Rock'n Roll Radio en concert au Midem 2015.
 ( Laurent/REX Shutterstoc/SIPA)

Eurosonic aux Pays-Bas, Great Escape à Brighton en Angleterre, MaMA à Paris, Spot au Danemark, Tallin Music Week en Estonie ou encore Glimps en  Belgique, dans tous ces festivals connus des professionnels, la promesse est généralement la même : faire découvrir la scène locale à des patrons de labels, des programmateurs de festivals ou des responsables de salles venus de l'étranger.

Des festivals qui répondent au développement du "live", boosté par la crise du disque

"Tous les pays d'Europe, ou presque, ont désormais leur festival de "show cases" (concerts de démonstration généralement courts)", observe François Missonnier, patron des festivals Rock en Seine à Paris et Europavox à Clermont-Ferrand, un habitué de ce genre de rendez-vous. "Avec la diminution des ventes de disques, le "live" occupe maintenant une place plus importante dans l'économie des artistes et s'exporter devient un enjeu clé de développement d'une carrière", ajoute-t-il. Et ces show-cases sont souvent l'occasion pour des groupes parfois bien connus dans leur pays de trouver des dates à l'étranger et pour les professionnels de faire leur marché avec de nouvelles têtes.

C'est sous une tente du festival "The Great Escape", qui promeut depuis dix ans la dynamique scène britannique, que Vincent Frèrebeau a ainsi trouvé son  bonheur il y a deux ans. Le patron du label indépendant français Tôt ou Tard  (Yael Naim, Vincent Delerm, Shaka Ponk) a depuis engagé le groupe anglais découvert ce soir-là, avec un premier album attendu l'an prochain. "Ce type de festivals est hyper utile. Tu picores dix minutes chez l'un, dix minutes chez l'autre, en quête de nouveaux projets et de nouvelles  collaborations", souligne le producteur, qui est aussi un habitué du Printemps de Bourges, rendez-vous grand public également très apprécié des "pros" pour la  qualité de sa section "découvertes". Plus prosaïquement, ces festivals permettent d'aller "vérifier" si un groupe seulement entendu via internet "existe aussi sur scène", ajoute Vincent  Frèrebeau, qui va mettre vendredi le cap sur le Midem à Cannes.

Une cinquantaine d'artistes proposés au Midem 2016

S'il est historiquement lié au disque, le Midem, créé en 1966 par les éditeurs de musique, fait de plus en plus de place lui aussi au "live" avec sa propre sélection d'artistes internationaux. Aux côtés des conférences et tables rondes sur les évolutions du secteur musical, le salon va proposer cette année une cinquantaine d'artistes sur scène, indique Delphine Grospiron, directrice des concerts. Les "pros" accrédités pourront ainsi découvrir de jeunes groupes coréens, le rappeur  ghanéen Koo Ntakra, le groupe de rock brésilien Far From Alaska ou encore de  nouvelles têtes du jazz et de la dance.

Au-delà des concerts devant un public choisi, le Midem propose aussi depuis l'an dernier un programme d'accompagnement (formation, rencontres professionnelles) à une douzaine d'artistes, sélectionnés parmi 500 candidatures de 60 pays. Passé l'an dernier par ce programme baptisé "Midem Artist Accelerator", le  groupe irlandais Le Galaxie a noué des contacts lui permettant notamment de trouver un promoteur en Europe et un accord de distribution aux Etats-Unis, fait valoir l'organisation. 

Un exemple à suivre pour le duo français Synapson, également programmé cette année au Midem. Ce groupe électro-pop est déjà bien connu en France - il  sera cet été à l'affiche d'une quinzaine de festivals dont les Vieilles Charrues ou Solidays - mais voit plus grand. "Sans être des rockstars en France, on a déjà un public et c'est vrai qu'on aimerait bien faire la même chose à l'étranger", explique Alexandre Chiere, 29  ans, moitié de ce duo né il y a sept ans. D'où une certaine "pression", admet-il, avant ce concert pas tout à fait  comme les autres, devant des "gens qui potentiellement pourront ensuite te  représenter" à l'étranger.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.